Angel'seven. I. Angela. (2)
Datte: 17/06/2019,
Catégories:
Divers,
... soudain d’une voix douce et calme qui la sortit de son silence, « je me plains, et c’est presque indigne par rapport à ce qu’a souffert notre sauveur. — En effet, vous le dites. Vous l’avez compris. Et pourtant vous n’êtes pas la fille de Dieu, ni le fils de l’homme. Qu’est votre destin en comparaison du Sien ? — J’essaie pourtant, à mon échelle, de contribuer à faire le bien de l’homme… en tout cas de mes concitoyens, et des citoyens européen. Je sais que j’ai raison… — Je sais que j’ai raison… » railla-t-il en l’imitant. « Qui êtes-vous donc pour savoir ce que tout le monde ignore ?! Lénine aussi prétendait savoir ce qui était bon pour les masses et au nom de quoi il instaura sa dictature du prolétariat. On sait ce qu’il advint ensuite… — Mais je ne suis pas un dictateur… ! Nous suivons des règles démocratiques… — Qu’importent les règles ! Et qu’importe votre façon d’agir. Ce qui me préoccupe moi, votre ange gardien, c’est ce qui vous anime, c’est le sentiment qui vous habite, votre présomption, votre suffisance, votre prétention à savoir… ! — Mais… — Vous avez besoin d’une leçon, une leçon d’humilité, pour que vous ravaliez votre fierté. Vous savez quoi ? Si vous étiez catholique vous auriez pu entrer dans ce confessionnal et confesser ce pêché ; ça vous aurait fait du bien. Sur quoi le prêtre vous aurez donné son pardon, son absolution, et vous seriez partie allégée d’un fardeau… — C’est contraire à mes convictions ! » s’insurgea-t-elle. « C’est parfaitement hypocrite ! ...
... Alors quoi, on confesse sa faute, puis on repart guilleret recommencer ? Seul Dieu nous jugera lors du jugement dernier et décidera ou non de nous pardonner ! — Ça n’est pas une raison pour se soustraire à sa faute, à sa culpabilité, au regard de celui qui vous juge. Venez avec moi, je vais vous donner une chance de vous racheter. » kjrkpphs Là-dessus, posant sa main sur son épaule, il la poussa lentement mais fermement vers une porte de bois sombre qui se dessinait sur le mur clair du fond de l’église. La porte s’ouvrit. Derrière se trouvait un escalier qu’ils descendirent. L’endroit était froid et sinistre, les murs étaient d’une pierre noire, qu’on aurait dit volcanique, charbonneuse. Ils se retrouvèrent dans ce qui semblait être un ensemble de caves avec des clés de voûte, des piliers massifs, le sol était de terre battue, mais plat et dur. Une lumière blême laissait tout juste entrevoir les murs, les piliers, mais ne permettait pas de d’appréhender les angles de la pièce. Soudain il lui tendit un vêtement de tissu épais et marron, de facture grossière. Il lui intima : « - Enlevez tous vos vêtements et mettez cette robe de bure ! » Le ton avait changé, la voix grave et profonde, autoritaire, n’autorisait aucune objection. Soumise, glacée, comme mue par un envoûtement religieux et un besoin impérieux d’obéir, elle retira tous ses vêtements, l’esprit comme vidé, comme une automate. Elle ne ressentait aucune pudeur, comme si c’était à son créateur qu’elle obéissait, un être ...