1. 0205 Non, ce n’est pas un rêve.


    Datte: 28/06/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... déjà. Je le regarde longuement, inlassablement, jamais repu de sa beauté presque surnaturelle ; tout, chez mon Jérém, respire une sensualité de chaque instant, une sexualité débordante ; tout chez lui crie au sexe. Pourtant, à cet instant précis, une infinie tendresse se dégage de lui. Je me lève, je passe à la salle de bain ; lorsque je reviens au lit, mon Jérém s’est glissé sous les draps ; il est toujours allongé sur le dos, l’air endormi comme un bébé. Je me glisse à mon tour sous les draps et je m’allonge contre lui ; et là, comme s’il avait ressenti ma présence et mon vœux le plus cher, il se tourne sur un flanc, dans la position idéale pour que je puisse le prendre dans mes bras : même dans le sommeil, les gestes et les intentions se combinent avec une perfection bouleversante. Mes jambes épousent ses jambes, mes cuisses les siennes, mon torse son dos puissant, mon visage, le creux de son épaule, mon bras enserrent sa taille. La chaleur de son corps contre le mien, son parfum léger qui enivre mes narines, sa respiration paisible, sa présence rassurante : je crois qu’il faudrait pouvoir capter tout mon ressenti à cet instant précis pour illustrer pleinement le mot « Bonheur ». « Bonne nuit, mon amour… » je ne peux m’empêcher de lui chuchoter à l’oreille, tout en posant quelques bisous dans son cou. Pour toute réponse, je n’obtiendrai qu’un petit grognement, que je trouve pourtant tout mignon. Mais alors que je crois que mon bonheur est parfait, quelque chose vient me ...
    ... rappeler que tout degré d’émotion, même celui qu’on croirait d’une intensité ultime, est en réalité tout à fait relatif : ainsi, lorsqu’un instant plus tard, sa main saisit la mienne et la pose sur ses pecs, mon bonheur atteint des sommets dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Oui, dans cette maison isolée au bout du monde, il s’est produit un petit miracle : entre ces quatre murs en pierre, j’ai trouvé le Jérém de mes rêves. Et il est pourtant bien réel. Je suis tellement heureux, que j’ai à nouveau envie de croire en l’amour, en Jérém et moi, en nous. Je sais que le temps nous est compté, que dans quelques jours (je ne sais même pas quand, nous n’en avons même pas parlé), mon Jérém partira à Paris, et moi à Bordeaux ; mais depuis ce baiser sous la halle de Campan, voilà que ces montagnes, cette petite maison, cette cheminée qui dégage une chaleur douce et rassurante, sont le seul horizon dont j’ai besoin. Car dans ces montagnes, dans cette maison, dans ce lit, dans cette accolade avec mon Jérém après l’amour, je me sens terriblement bien ; je me sens en sécurité, comme on se sent en sécurité quand on se sent aimés. Alors, je me refuse de penser à demain : j’ai envie de lâcher prise, de vivre l’instant, chaque instant de ces quelques jours et nuits qu’il nous sera donné de passer ensemble ; j’ai envie de me laisser porter, de me laisser conduire vers l’inconnu, de perdre pied, si délicieusement, de découvrir autant que je le peux, ce nouveau, incroyable, adorable Jérém. ...