1. Un dimanche d'aéroport


    Datte: 07/07/2019, Catégories: fhh, Collègues / Travail uniforme, ascenseur, douche, double,

    ... Elle ne m’avait pas paru attirante, et je ne l’avais jamais entendue décrocher le moindre mot à part « bonjour » et « au revoir » avec un léger accent étranger. Je ne sais pas si ce fut l’état d’excitation dans lequel je me trouvais, mais en une fraction de seconde je me mis à l’observer avec un œil, disons, plus acéré : elle avait une trentaine d’années, brune, de taille moyenne, les traits de son visage étaient ma foi jolis, mais durs, aigus, presque sévères, et c’était peut-être cela qui avait détourné – ou plutôt refroidi – mon attention. Évidemment, je ne tardai point à descendre mon regard, mais la blouse de travail bleue, ample et raide qu’elle portait empêchait totalement de se faire une idée ; seul détail à me mettre sous la dent, la blouse s’arrêtait aux genoux, ce qui me laissait voir d’agréables petites chevilles et je me demandai aussitôt comment j’avais pu passer à côté les autres fois. Cédric referma la porte tout en matant les fesses de la fille, un geste dicté chez lui par une loi physique aussi incontestable que celle qui veut qu’une pierre tombe par terre quand on la lâche. La jeune femme me salua laconiquement, comme à son habitude, puis disparut dans les bureaux attenants pour commencer son travail. Cédric revint s’asseoir en face de moi, soudain remonté à bloc comme s’il avait avalé une valise de cocaïne. — Alors ?— Alors quoi ? lui dis-je pour la forme, en souriant.— Je la connais, me dit-il à voix basse ; elle est pas mal, hein ?— Ouais, ouais, enfin ...
    ... bon, soupirai-je ; mais tu la connais vraiment ?— Disons qu’on a déjà discuté, surtout une fois où elle était venue nettoyer le vestiaire. Moi, je terminais mon service, je l’avais branchée gentiment : elle était assez réservée ; malgré ça, je l’avais sentie assezopen, mais il y avait les collègues qui se changeaient à côté de moi. Donc, c’était mort. Elle s’appelle Sorina ; elle est Roumaine, d’où son accent. Fais confiance à mon pif : amigo, je te dis, cette fille qui débarque juste un quart d’heure après ce qu’on a vu tout à l’heure, c’est un coup du destin ! Et Cédric, après seulement quelques secondes d’intense réflexion, m’exposa, toujours à voix basse, une tactique quasi napoléonienne : — Tu sais, les employés de cette boîte, ils viennent chez nous toujours en dernier, juste avant la fin de leur service, parce qu’on est situé en bout de terminal : et elle, après avoir nettoyé les bureaux, j’ai remarqué qu’elle finit par le vestiaire ; tu sais pourquoi ?— Ben non…— Ah ahhh… Elle prend une douche chez nous et elle se barre chez elle ! Il y a deux semaines, je l’ai croisée ; elle sortait du vestiaire avec les cheveux tout mouillés et une serviette dans la main.— Et donc ? pouffai-je de rire, tu vas aller prendre ta douche avec elle ? Il ne me répondit pas et me fixa avec défi ; je m’inquiétai : — Tu déconnes ; tu veux faire quoi, là ?— Écoute bien : tu vas voir, une fois son travail fini ici, elle va descendre. Viens avec moi ; mais tu dis pas un mot : laisse-moi parler, ...
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