1. Section TG (1)


    Datte: 22/07/2019, Catégories: Divers,

    ... demanda Fabien. — Plus tard les questions ! répondit-il sèchement. Pour le moment, une infirmière va passer voir comment vous allez. Demain, on passe aux choses sérieuses. Réveil à six heures. — On va bien rigoler, continua-t-il pour lui-même en tournant les talons. Deux infirmières arrivèrent quelques minutes plus tard mais ne furent pas plus loquaces. Elles firent les soins en silence et emmenèrent les perfusions avec elles. On était tous nus sous notre drap. Mais la première chose qui me frappa était l’absence de poils. Certes, je n’étais pas un gorille mais mon torse, mes bras, mes jambes étaient lisses. Seul un triangle de poils courts faisait de la résistance au-dessus de mon sexe. — Ils nous ont même rasé, dis-je. — Oui. Et c’est pas pour me rassurer, dit Jean-Claude. Va savoir quel genre d’expérience, ils ont fait sur nous. Vous avez de la famille ? — Mes parents sont décédés, dis-je. Il y a deux ans. — Moi aussi mes parents sont morts, ajouta Arnaud. — Mon père n’est plus là et ma mère en maison de retraite. Elle souffre d’Alzheimer, dit Jean-Claude, avec une pointe de tristesse dans la voix. — Je viens de la DDASS, dit Fabien. Je suis passé de famille d’accueil en foyer. Donc personne ne va me chercher. Je sentis qu’il avait prononcé ces derniers mots avec une certaine angoisse. — Donc, ils nous ont choisi parce qu’en plus on n’avait pas d’attache. Vous avez des copines. J’eus un non collégial. Juste des coups d’un soir ou d’un week-end. Des amis bien sûr. Mais se ...
    ... lanceraient-ils dans des démarches de recherche. Fort probablement, mais pendant combien de temps. Le temps passa, toujours à chercher une raison valable à notre enlèvement. Une des infirmières revint. — Vous avez des vêtements dans les placards à votre nom. Habillez-vous, je vous emmène à la cafèt’. Malgré notre gêne de nous montrer tout nu, surtout devant cette femme, on se dirigea vers nos caissons. Première surprise : il était quasiment vide. Deuxième surprise, notre tenue se composait d’un short blanc et d’un t-shirt ... rose pale. — C’est une plaisanterie, s’insurgea Jean-Claude — Habillez-vous, dit l’infirmière sur un ton ferme. On chaussa le tennis blanches et nous suivîmes l’infirmière dans un dédale de couloirs. On arriva à la cafétéria où l’on croisa pour la première fois d’autres personnes. En fait, l’endroit était rempli de monde. Je regardai autour de moi. Des civils mais aussi des militaires en uniformes de l’armée de terre mais aussi de l’air. Je vis même un officier de la marine. Mais ce qui nous frappa, ce fut les regards qui se détournaient de nous. J’avisai aussi la pendule. Dix-neuf heures. Et les gamelles remplies de pâtes à la tomate. On était donc le soir. On suivit l’infirmière devant les différents îlots. Il me semblait qu’il y avait une éternité que je n’avais pas mangé. Je me rabattis sur une entrecôte-frites, tout comme Arnaud et Fabien, tandis que Jean-Claude préféra un plat de spaghetti. On s’installa à une table avec un plateau qui débordait ...