Séverine I
Datte: 21/08/2019,
Catégories:
fh,
extracon,
Collègues / Travail
fsoumise,
hdomine,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Masturbation
pénétratio,
confession,
bourge,
Je ne suis plus la même femme qu’il y a six mois. Paris avant et après Haussmann, pour parler comme mon architecte de mari, époux fidèle et aimant que je viens de tromper avec constance, ardeur et envie pendant six mois. À l’heure où je vous écris, je ne sais encore si cette parenthèse est close. Je verrai selon la prochaine rencontre. Pour le moment, je savoure la joie dans laquelle me laisse cette aventure. Des clichés sûrement mais je me sens libérée, vivante, épanouie alors même que je viens de bafouer sans retenue les principes ayant soutenu mon éducation religieuse, morale, sexuelle. Une de mes demi-sœurs – suite à un décès, pas un divorce, vous pensez bien – est devenue carmélite, pour vous donner une idée. Il y a six mois, j’étais une femme de quarante ans, parfaitement définie par ces quelques mots : bourgeoise, catholique, prude, fidèle et sans folie. À la limite du terne. Depuis six mois, je me livre à la débauche et à la pornographie avec une joie pleine et entière. Quelques jours avant cette rencontre, je fis une lecture qu’il est facile de voir, aujourd’hui, comme un signe avant-coureur de ce qui m’attendait. Quelques lignes prises dans une revue littéraire, l’extrait d’un livre à paraître. Je ne me souviens plus de la revue, de l’auteur, ou du livre. Seul me reste ce passage où l’auteur usait d’une métaphore pour dresser le portrait sévère d’une femme où je me reconnus tout de suite. Il décrivait une belle cuisine dans une maison de campagne, avec une ...
... fenêtre donnant sur un jardin entretenu et des rosiers fleuris, une batterie de casseroles en étain rétamé accrochées par ordre de taille, des tommettes anciennes et cirées au sol, un bouquet de fleurs sur la table et une belle commode normande pour ranger la vaisselle. Dans cette cuisine, devant la fenêtre, était posé un verre de lait avec quelques gouttes autour, sur le carrelage du plan de travail. L’auteur ne faisait pas de ces gouttes des tâches ou du désordre mais plutôt des parties intégrantes d’un décor maîtrisé, ordonné, agencé. Ainsi décrivait-il cette femme. Un monstre de contrôle qui ne laissait aucune place au hasard ou à l’imprévu. Le portrait se terminait par un puissant coup de vent qui, en faisant claquer les fenêtres, renversait le verre qui se brisait en mille morceaux. Je fus vexée par ce drôle de portrait. Ces quelques lignes étaient la première fissure dans le barrage moral qui retenait mes envies et mes désirs profonds. Un homme allait, d’ici peu, agrandir cette fissure en brèche jusqu’à la rupture. Après cette courte introduction, laissez-moi me présenter, même si cela a finalement peu d’importance car je sais bien que, en dernier recours, chacun imagine les personnages de romans à sa guise. Je suis brune, avec des cheveux courts, de taille moyenne, avec des seins et des fesses généreux, ni maigre, ni forte. Je suis cadre supérieur dans une boîte importante. J’ai sous mes ordres une trentaine d’hommes et de femmes. J’ai de l’autorité et je suis respectée. ...