1. Séjour fantastique (1)


    Datte: 25/08/2019, Catégories: Lesbienne

    ... l’intégrale de Dora l’Exploratrice. Une poignée de secondes plus tard, me voilà parvenue devant la porte de la chambre. Je l’entrouvre légèrement puis, courageusement, je passe un bras par l’entrebâillement. A l’abri derrière mon rempart de fortune, je vois soudain apparaître la lumière. Elle est vive, puissante. Elle fait reculer les ombres, dissipe les ténèbres, chassant ainsi les créatures qui y sont tapies. Rassurée, je quitte la chambre, pivote sur ma gauche, et m’avance dans le couloir. Il ne me faut guère longtemps pour dépasser la chambre de ma grand-mère et celle qu’occupe mes parents, et parvenir au sommet de l’escalier qui mène au rez-de-chaussée. Voilà une première épreuve à surmonter. L’escalier est en effet plongé dans la pénombre, peuplé d’ombres inquiétantes et, quelques marches plus bas, il décrit un coude sur la droite. Impossible pour moi de voir ce qui m’attend au-delà. Rien... Cela semble évident, mais j’ai du mal à m’en convaincre. Alors que mon pied se pose sur la première marche, je me rappelle quand, bien plus jeunes, Stéphanie et moi descendions ce même escalier, assises sur les fesses, et en faisant un boucan d’enfer. Ce souvenir joyeux semble me donner des ailes car, sans que je m’en rende compte, me voilà déjà parvenue au rez-de-chaussée, au milieu d’un second couloir. Il règne ici un silence religieux, pesant, oppressant, qui n’a absolument rien de rassurant. Mais je suis presque parvenue à destination. Ce serait trop bête de faire demi-tour ...
    ... maintenant. Alors, je bondis de la dernière marche de l’escalier et me réceptionne de l’autre côté du couloir dont le sol carrelé est particulièrement froid. J’active immédiatement l’interrupteur qui se trouve devant moi, sur le mur, puis, sans perdre une seconde, je me dirige vers les toilettes. Ça y est ! J’ai fait la moitié du chemin ! Ravie, je lève l’abattant, baisse mon pantalon de pyjama, et m’assois sur la lunette glacée. Si je suis d’un naturel pudique, cette fois pourtant j’ai laissé la porte grande ouverte. En effet, je suis persuadée qu’une fois mon affaire faite, au moment d’ouvrir la porte, je me retrouverai nez-à-nez avec un visage décharné surgit de mes pires cauchemars. Mais laisser ouvert n’était pas forcément une meilleure idée car une main fantomatique va se poser sur le chambranle de la porte d’un instant à l’autre, cela ne fait aucun doute. Au moins, je ne vois pas le tableau suspendu dans le couloir. Un sentier étroit se perdant vers l’inconnu, au milieu d’une forêt profonde qui semble se resserrer sur l’observateur... On a connu plus joyeux. Personnellement, je trouve cela plutôt inquiétant. Et cet encadrement... En porcelaine, ou plus probablement en plastique, il représente des fleurs en relief. J’ai toujours vu cet horrible machin qui doit bien avoir un ou deux siècles d’âge. C’est le genre de truc qui sort tout droit d’une maison hantée classique. Bref, mieux vaut ne pas m’attarder plus que nécessaire dans cet endroit lugubre. Très vite, le silence est ...
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