1. Mélanie, étudiante à Bordeaux (1)


    Datte: 07/09/2019, Catégories: Trash,

    Périgueux, 2 janvier, 9 heures du matin. Mélanie, mal réveillée et grincheuse, regardait les annonces de locations de meublés à Bordeaux sur le Net. Elle était de mauvaise humeur pour plein de raisons : Mal dormi ; larguée par Kévin, son désormais ex petit ami, par texto envoyé à minuit ; virée du studio de Kévin par voie de conséquence ; et aucune chambre libre dans ses prix. Pas possible d’obtenir l’APL assez vite pour l’aider vraiment. Excédée, elle passa sur « Le bon coin » et continua ses recherches. Pour tomber sur une annonce passée le 31 décembre. « Homme seul, 50 a, cherche JF pour logement décent contre services. Me contacter sur… » Suivait une adresse email. Mélanie ne prit pas trop le temps de réfléchir et envoya un message dans la foulée : « Mélanie, étudiante en Droit à Bordeaux-Talence, intéressée si vous êtes situé dans le secteur de l’université. » Réponse après six minutes : « Bonjour, ma maison est à 60 mètres d’un arrêt du bus Corol 34, trajet de 10 minutes maximum jusqu’à ta fac. » « Ce serait parfait. Vous dites logement contre services ? » « Oui. Tu as quel âge ? » « Bientôt 19. Le rapport ? » « Envoie une photo de toi en fichier joint. » Une photo ? Bon, il n’y a pas de mal à cela, se dit Mélanie. Elle choisit une photo prise par Kév quatre mois plus tôt sur le campus, sur laquelle elle était debout devant un bassin, en jean slim et sweat shirt noir. Il lui répondit aussitôt : « Parfait. Tu sembles très jolie. Tu peux passer me voir demain à partir de ...
    ... 17 heures ; préviens-moi juste pour l’heure. » Suivaient une adresse et un numéro de téléphone, avec un nom : Arnaud Lenoir. Il ne répondit pas au message de Mélanie qui lui demandait des précisions sur les services à fournir. Elle soupira. Ce n’était pas comme si elle avait un plan B. Aucune location ou coloc dans ses prix, fort bas au demeurant. Il lui fallait un toit pour la reprise des cours, deux jours plus tard. Même si elle flairait le truc pas net, elle n’avait pas trop le choix. Avec cynisme, elle se dit qu’après tout, déjà avec Kév elle payait sa chambre avec son cul. Avec une mère smicarde qui ne l’aimait guère et un père envolé, elle ne pouvait pas mener sa vie d’étudiante sans un travail extérieur. Il ne restait plus qu’à espérer que ce ne serait pas trop dur. Elle sonna à la porte du pavillon de monsieur Lenoir à 18 heures, après s’être annoncée par un message. Elle eut un léger mouvement de recul quand il ouvrit : il était très grand et massif, avec un visage austère aux épais cheveux poivre et sel bouclés et des yeux gris et froids qui la jaugèrent, autant qu’ils pouvaient le faire car elle était enveloppée d’un épais manteau au col en fausse fourrure. — Entre, tu as l’air d’être frigorifiée. Sa voix était grave et autoritaire ; il s’écarta pour la laisser passer et la délesta de son plus gros sac de voyage : elle était passée chez Kévin prendre toutes ses affaires et ses cours et était chargée comme un baudet. Il la précéda et la guida jusqu’à une chambre au ...
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