Aïcha, ou les exils
Datte: 12/09/2019,
Catégories:
fh,
ff,
hotel,
anniversai,
amour,
confession,
historique,
... rejoignis sur le balcon où elle était toujours confuse et pensive. — C’est de ma faute. Étant le plus souvent seuls, Kadour et moi nous négligeons de verrouiller la porte et c’est devenu une mauvaise habitude.— C’est vrai, vous ne m’en voudrez pas, belle-maman ? interrogea-t-elle, une émouvante larme au coin de l’œil. Elle poursuivit : — Quoique Claire m’ait affirmé que vous avez très bien accepté la situation, je comprends que je ne sois pas le gendre idéal et que vous pouviez espérer mieux pour votre fille. Je voulais que tout soit parfait aujourd’hui, je voulais être aussi irréprochable que possible, sans jouer la comédie évidemment et voilà que ce ridicule incident… précisément alors que je pensais que c’était gagné. Je l’enlaçai afin de mettre plus de chaleur dans mes garanties : — Ne faites pas un monde de ce que vous venez de qualifier très justement de ridicule incident.— Ainsi pour de vrai, vous n’êtes pas fâchée, belle-maman ? Elle renforça ses paroles d’un câlin sur ma joue puis l’accompagna d’un bisou rapide et apeuré comme si elle craignait de se brûler. Plantant le feu de ses pupilles dans les miennes elle ajouta : — Je vous aime tellement dès à présent ! C’était bien ce qui m’effrayait, voilà cinq heures seulement que nous nous connaissions et je me sentais moi aussi submergée par une affection qui n’avait rien de maternelle. Une vibrante seconde, nous nous berçâmes de cette bouffée de tendresse pleine de chaleur en nous serrant dans nos bras. Si incident il ...
... y eut, en ce jour, ce fut pour moi, à cet instant. Ce ne furent point les trompettes d’Aïcha, mais quelque chose qui s’y apparentait en plus affable et délicat, sur fond de mélancolie. o-o-O-o-o Une semaine après, elles s’installèrent chez nous, huit jours encore et j’étais folle amoureuse de mon homonyme. Dans les temps qui suivirent, je ne sus la dévisager sans rougir, j’en vins donc à fuir son regard, puis à la fuir elle, au moins dans les moments qui nous affrontaient seules, en tête-à-tête. Elle était trop fine mouche pour ne pas s’en apercevoir. La charmante garce m’envoûta littéralement. Elle envahit mon esprit et j’en rêvais la nuit. Un soir, je perçus leurs soupirs étouffés et cela me rendit folle de désir. J’imaginais leurs yeux révulsés et énamourés clamant leurs convoitises passionnées pendant que leurs bouches se cherchaient. Je songeais à leurs corps enlacés et à la ferveur, d’autant plus frénétique que muette, de leurs caresses. Très vite, j’usurpais le rôle de Claire, flattant du bout d’une langue enflammée les velours d’Aïcha, aspirant ses nectars tandis qu’elle me rendait la pareille. Désormais mes nuits se passèrent à épier leurs geignements entre les ronflements de Kadour. Tantôt même, j’en vins à me cajoler convulsivement à côté de mon époux endormi. J’estimais que de cette manière, je le trompais bien plus que je ne l’avais fait avec Helmut. Notre cohabitation devint source de tracas, et lorsque les travaux approchèrent de leur fin, je ne sus si je le ...