Aïcha, ou les exils
Datte: 12/09/2019,
Catégories:
fh,
ff,
hotel,
anniversai,
amour,
confession,
historique,
... déplorais ou m’en réjouissais. Peu de temps avant l’issue de ceux-ci, un après-midi où nous occupions seules l’appartement, je l’entendis s’enfermer dans la salle de bain probablement en vue de prendre sa douche. Brusquement des cris effroyables, expressions de la plus intense terreur y retentirent. Je me précipitai et tentai d’y pénétrer. Évidemment elle en avait bouclé la porte. Les hurlements de panique redoublaient. Un coup d’épaule fit sauter le frêle verrou. Oh quelle scène ! Ma bru, complètement nue, trépignant sur la cuvette des toilettes, et pointant de son doigt tendu l’horrible monstre. Dans cette réédition de « la belle et la bête » l’abominable animal des salles de bain se trouvait n’être qu’un gracieux loir qui visiblement sidéré par le spectacle ne bougeait pas et fixait l’hystérique de ses petits yeux luisants, cerclés de noir. Je croyais de telles phobies réservées aux scenarii de mauvais films. La situation était trop grave et je m’abstins d’en rire. M’armant de ma pantoufle, je traquais l’animal en veillant à ne lui faire aucun mal. Il disparut dans une anfractuosité de la plinthe que Kadour colmaterait dès ce soir. Après cet homérique combat, Aïcha consentit à descendre de son perchoir et vint s’affaler dans mes bras en larmes. J’avais bien besoin de cela ! En suffoquant, elle déclara tout en me couvrant frénétiquement le visage de bisous : — Belle-maman, vous m’avez sauvé la vie ! J’avais bien besoin de cela ! Je jetai un peignoir sur ses épaules et ...
... l’entraînai chancelante au séjour où je l’installai sur le canapé sans qu’elle ne me lâche la main. — Vous savez, belle… maman, je vous aime presque autant que Claire, articula-t-elle dans un souffle.— Moi aussi Aïcha, j’ai beaucoup d’affection pour vous. Elle afficha une petite moue boudeuse : — Ce n’est pas ce que je voulais dire, et vous le savez fort bien. Ce qui importe, c’est que je vous aime autant etde la même manière que Claire. J’avais entendu. Elle guida ma main vers son sein, sous le peignoir. J’avais bien besoin de cela ! Qu’elle était belle ainsi percluse de désir, son cœur battant la chamade. Elle entoura mon cou de son bras et me tira vers elle, m’offrant ses lèvres. Ma panique atteignit son comble, toutefois je la repoussai fermement. — Belle maman… supplia-t-elle, je sais qu’à mon égal vous en mourez d’envie.— Précisément, mes envies sonttrop fortes et y sacrifier reviendrait à courir au drame. Pour toi, ce ne serait sans doute qu’une gentille fantaisie, pour moi cela ressusciteraittrop d’anciens souvenirs et j’y mettraistrop de passion. Nous vois-tu d’autre part partageant nos étreintes à trois, moi entre toi et ma fille ? Tu connais enfin l’étendue du sentiment qui me lie à Kadour ? Oui, Aïcha, je t’aime et convoite ton corps, oui, j’ai envie de me donner à toi, mais le présent ne doit pas hypothéquer l’avenir. Que dirait Claire si elle apprenait…— Quant à Claire, elle a parfaitement compris les sentiments que tu éprouves à mon égard et je l’ai informée de leur ...