1. Heur et malheur de la môme Zara


    Datte: 08/10/2019, Catégories: ff, couleurs, revede, noculotte, nonéro, mélo, historique, amourdram,

    ... cependant que Zara fuyait. — Tu veux qu’on t’emmène ? Vogue la galère ! Direction la maison. Dans la voiture, Zara retrouvait peu à peu son calme. Le choix de rejoindre si tôt ses pénates ne lui parut plus si pertinent : retrouver Hervé, supporter ses jérémiades, cela lui semblait au-dessus de ses forces. D’autant plus qu’elle prêtait le flanc à la critique car, dans la précipitation, elle avait oublié combien elle était vulnérable, s’enfuyant en petite tenue sans même penser à se changer, ce qu’elle faisait d’ordinaire. — J’ai pas trop envie de rentrer, réfléchit-elle à voix haute sans trouver de destination alternative où elle oserait s’exhiber autant dénudée. Les autres flairèrent une ouverture. — Ça te dirait de venir boire un verre à la maison ? Pourquoi pas ! Tout valait mieux que la pétaudière où elle vivait. Sur l’instant, Zara n’imagina pas le traquenard mais le comportement les deux mâles l’alerta. Ils se retournaient à tout propos et lorgnaient de manière suspecte si bien que… les questions s’accumulaient sous la jolie caboche. Pouvaient-ils voir ? La savaient-ils nue sous sa jupe ? Qu’imaginaient-ils ? Avaient-ils des intentions pas catholiques ? L’hypothèse lui parut cocasse, elle les connaissait… Combien de fois ne les avait-elle pas éconduits ! Cette fois cependant un émoi malsain prenait forme dans ses tripes, dans sa poitrine et jusque dans sa tête. Elle avait conscience du plaisir qu’elle éprouvait à allumer ces types. Des idées pernicieuses germaient sous ...
    ... son crâne. Juste des pensées, rien d’autres. Et de fait, Zara n’osa rien susceptible de les aguicher davantage mais a contrario, elle ne fit rien non plus pour se garer, jouant l’innocente et s’échauffant elle-même un peu plus au feu de son inconvenance. Elle était comme une enfant s’amusant avec des allumettes, ignorant les risques. Le jeu la divertissait et incidemment la distrayait de ses obsessions du moment. Elle oubliait Hervé l’acariâtre, aussi bien que le perfide Abdul. À destination, Jean-François s’empressa pour lui ouvrir la portière. Galanterie oblige ou excellent poste d’observation ? Qu’importe ! Zara hésita, pas très sûre de vouloir encore faire le spectacle. Pouvait-elle l’éviter ? Sans doute en étant prudente. Voulait-elle l’éviter ? Instant décisif s’il en est, car il fallait trancher. Serait-elle prude ou effrontée ? Ou en termes triviaux : avait-elle envie de baiser ? Peut-être ! Mais au choix, elle aurait préféré Richard qu’elle trouvait mignon. Il y avait en outre que la décision n’était pas seulement une question d’hormones, c’était aussi une question d’hygiène, d’hygiène mentale parce que Zara y voyait un moyen de laver l’affront qu’avait gravé sur son corps l’autre salaud qui l’avait baisée dans la réserve. Pile ou face ? C’était presque ça, le destin allait bientôt basculer dans un sens ou dans l’autre. Qu’elle choisisse de réajuster sa jupe avant de sortir et on n’en parlait plus. Elle n’en fit rien, négligence révélatrice, surtout pour Jean-François ...