1. Heur et malheur de la môme Zara


    Datte: 08/10/2019, Catégories: ff, couleurs, revede, noculotte, nonéro, mélo, historique, amourdram,

    ... dont le sourire carnassier disait combien il augurait l’avenir avec ravissement. Quant à Zara, que dire ? Sinon que l’expérience la plongeait dans un état de surexcitation intense. Ce qui devait arriver, arriva, Zara fit l’amour avec Jean-François, puis avec Richard. Ne vous trompez pas, le bonus n’était pas du tout prémédité, elle se laissait emporter par l’enthousiasme, le feu de l’action. Cette nuit-là, Zara découcha. Le lendemain matin, elle prit une chambre en ville, après avoir rompu sa relation avec Hervé. ooo000ooo Les jours suivants furent difficiles, non pas en raison du tenancier, lequel avait pourtant des motifs de sévir, qu’à cause des autres : les deux pingouins d’une nuit s’imaginaient la lune, revenant sans cesse à la charge, Hervé refusait de lâcher prise et Abdul rodait toujours dans les parages. Les accrochages verbaux et autres échauffourées étaient fréquents. L’idée de fuir mûrissait sur le terreau de son exaspération. Un soir au terme d’une énième altercation : — Qu’est-ce que j’attends pour foutre le camp ? maugréa Zara pour elle-même. Un homme, européen, solitaire, la cinquantaine bien assise, entendit et comprit le bougonnement malgré qu’il fût presque indistinct. En retour, il s’exprima dans la même langue d’une voix forte : — Je vais à Niamey après-demain, je vous emmène ? Surprise, Zara le regarda sans cacher son ébahissement. Le type ne lui était pas tout à fait inconnu, elle l’avait déjà remarqué, professionnellement s’entend, comme on le ...
    ... fait tous dès qu’un client reparaît plusieurs fois — Où donc avez-vous appris la langue kanouri ? questionna-t-elle.— C’est une longue histoire, je vous la raconterai. Je rentre à Niamey après-demain, si vous voulez, je vous emmène, poursuivit l’homme, cette fois en français.— Je ne vous connais pas… hésita Zara, également en français.— Moi je vous connais ! Je veux vous épouser.— Je ne suis pas d’humeur à plaisanter.— Je ne plaisante pas. Mon offre est tout à fait sérieuse. Je veux vous épouser. La détermination du bonhomme déconcerta Zara. Elle était troublée : était-ce du lard ou du cochon ? Que le Prophète Mohamed (QSSSSL) pardonne l’auteur pour ces lignes impies. — Je suis maman d’une petite fille, avoua-t-elle. Elle murmura dans sa propre langue, articulant à peine comme si ces quelques mots étaient arrachés contre son gré. Quoiqu’il n’y parût pas, l’esprit de Zara bruissait à l’instar d’une termitière, ses réflexions partaient dans tous les sens. Et si elle formulait l’aveu, c’était plus pour tester l’homme que pour le dissuader. L’autre pas décontenancé, répliqua du tac au tac en français : — Oui, j’ai cru comprendre. J’ai parfois surpris des conversations avec vos amis et avec… euh… le père de votre fille… Pardon pour l’indiscrétion, c’était indépendant de ma volonté. Quant à Zeinabou, je serai heureux de l’adopter, j’ai toujours voulu des enfants. Des mots magiques : une flopée de neurones s’allumait, composant un inconcevable feu d’artifice sous le crâne de Zara… 
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