1. L'homme qui aimait les chattes, le thé et sa mère


    Datte: 13/10/2019, Catégories: fh, vacances, voyage, portrait, humour, articles,

    ... des chérie, vol raté, client chiant, la petite va bien, oui ?, ah super elle a mangé, ça c’est vraiment une bonne chose, tu me manques, si tu savais, comme après deux heures sans toi, etc. « Daphné », dit-il en raccrochant. La maman de la petite qui a super bien mangé aujourd’hui. Il lui semble subitement que ce garçon aime être malmené, ou aime l’autorité. Arrivés chez Nicole, « goûthé ». Ensuite elle ne se souvient plus, y a-t-il eu dîner ou pas, peu importe, chambre au fond du jardin, et dans les toilettes encore plus au fond, elle découvre qu’elle a ses règles. Elle l’en informe, il s’en fout, pas elle, et après essorage de ses seins, il faut bien essorer son sexe, et elle se retrouve les mains jointes, mimant un vagin dans lequel il promène sa queue. Elle n’a jamais rien connu d’aussi drôle et aussi éloigné de l’acte amoureux. Pour atténuer la monotonie du procédé, elle resserre parfois les paumes. L’humanité compte enfin un orgasme de plus. Le lendemain, elle le redépose à l’aéroport. À bientôt. Elle a eu une relation d’un an avec cet homme. Il la faisait rire, aimait le cachemire, encore plus lorsqu’il venait d’elle, était horriblement snob, mais n’avait pas saisi toutes les nuances du concept, car snob avec les petites gens. Il l’a emmenée dans des endroits qu’elle n’a pas aimés, comme le Murat, le Bon et des machins sinistres du 16e. Elle l’a initié à son univers littéraire, musical, cinématographique, gastronomique. Ils ont quinze mois de différence, elle est ...
    ... l’aînée, et du fait des galaxies qui la séparent financièrement, humainement et moralement des femelles constituant son vivier, il s’est mis dans la peau, involontairement ou pas, d’une sorte d’escort boy. C’est un brave béotien dans son genre. Un soir il lui a annoncé qu’il quittait la mère de sa fille, elle l’a félicité pour son courage et a enchaîné avec l’impossibilité pour elle de lui rendre la pareille. Il a eu une mimique étonnée, du genre de celle qu’ont eu les contemporains de Copernic en leur temps. Ils s’écrivent beaucoup, s’aiment autant, et un jour il lui organise la visite de son nouveau logement. Très belle adresse, se dit-elle en descendant du taxi. Mais nulle trace de son nom sur l’interphone principal. En fait, il est voisin de Madame Da Silva, la logeuse, un peu sur le côté de l’immeuble, « qu’el n’est pas là moussieu, mais el va arrriver dou soupermarché ». Moussieu arrive, et en rentrant chez lui elle a envie de pleurer. Le soir elle se cogne contre toutes les parois de la douche, tellement c’est étriqué, prend une serviette au hasard et se met au lit en imaginant cette vie tous les jours. Tout marche par deux chez cet homme, les enfants, les pensions, les droits de garde. Elle mettrait sa main à couper qu’il n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin et que deux ou trois autres histoires avec enfants, séparations et crédits supplémentaires le raviraient. Lui pendant ce temps joue une comédie très subtile qui consiste à se forger un personnage détaché ...
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