1. L'homme qui aimait les chattes, le thé et sa mère


    Datte: 13/10/2019, Catégories: fh, vacances, voyage, portrait, humour, articles,

    ... des femmes, tellement qu’il aurait presque du mal à faire la différence entre Michel Simon et Elle MacPherson. Du coup il fait son germanopratin, des Duras à la main seul aux terrasses des cafés et l’air enjoué de Benjamin Biolay. Ça c’est la soupe qu’il lui sert. Dans la rue, ils renvoient une image assez flatteuse, et il ne se lasse pas de le remarquer. Ils se disputent, sur le nombre de ses amants, sur des broutilles, comme le jour où, la prenant pour une coursière, il l’envoie chercher chez Mariage Frères un thé quelconque. Elle n’a pas que ça à faire, mais fait semblant d’avoir cherché sans trouver et il lui dit « franchement t’es pas douée ». Elle s’en félicite intérieurement et l’envoie promener. Elle commence à se rendre compte qu’elle ne connaît aucun de ses amis, ni fréquentations, à part l’ours polaire qui lui tient lieu de frère. Un jour elle lui dépose un disque, et tombe nez-à-nez avec sa fille de trois ans environ, assise en train de mâchouiller des coquillettes à l’eau et au beurre, mmmm. Elle sent que la petite a envie de faire sa peste : c’est son papa, c’est qui cette dame, doivent se bousculer dans sa tête. Mais elle sent également que la dame n’est pas du genre à s’extasier sur les pestes et encore moins faire des guili-guilis. Alors elle observe. La dame se dit que les enfants c’est bien, mais encore mieux lorsque ce sont les siens. Un soir ils sont au lit, elle lui montre un site de récits où les bébés rêvent, et où la série d’un certain Julien, si sa ...
    ... mémoire est bonne l’a particulièrement marquée. Elle ne sait pas encore qu’elle vient d’embellir l’existence de son amant, ses heures perdues, celles qu’il perdra encore, bref que l’envergure qu’il recherche désespérément de tout son être, est là, dans ce site sur lequel sa vie se passe désormais, entre thés, maman, et auteures qu’il place et replace dans des restaurants de front de mer. Leur relation se délite, ils s’ennuient, il n’a jamais rien à proposer, commence à glisser des évocations de soirées fréquentées entre amis, associés, dont elle n’a que foutre, pour être franche, puisqu’elle ne les connaît pas. Elle imagine les vilaines tables, la vilaine vaisselle, ce parisianisme laborieux et dépareillé, fait de petites phrases sur « Oh lla lla lla, ça c’est du lourd mon grand, hé l’autre, ça tient les neuf trous dimanche, Sidonie ne baise plus ou si, Félicie aussi etc.. » Il adore donc les enfants, au même titre que le thé, sa mère et baiser. Il adore les faire. Ce qui donne lieu un soir lors d’une relation sexuelle, à un dialogue comique, alors qu’il peine à jouir, faisant appel à toutes ses ressources protestantes, pornographiques, et géographiques. Et comme rien ne vient, vient cette phrase : — Tu veux un enfant de moi ? dit sur un ton saccadé. Elle le regarde et lui suggère que ce n’est pas une bonne idée. — Je SUIS sérieux, tu VEUX un enfant de moi ? Silence…— Je te répète, tu veux un enfant de moi ? sur un ton hystérique.— Oui, je veux bien.— AAAAAAhhhhhhhhh… Il a ...
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