1. Initiation au plaisir (1)


    Datte: 20/10/2019, Catégories: Lesbienne

    ... clients, des hommes pour l’essentiel, se régalaient de merguez ou de gambas grillées accompagnées de généreuses rasades de rosé. – Mademoiselle Verdier ! s’écria le patron surpris de ma présence. Il y a longtemps qu’on vous attendait dans le quartier, ça doit faire… 3 ans. Et vos parents, comment vont-ils ? – Bien, merci. Vous ne les verrez pas cet été, ils sont en Grèce. – Excusez-moi, m’interrompit une voix plaintive. Des cheveux blonds mi-longs ou des joues rosées pleines, les raisons de trouver un côté poupon au visage en losange ne manquaient pas. Il suffisait de rajouter des sourcils fournis un peu plus sombres, de grands yeux bleus pétillants, un nez droit à peine épaté sur une bouche sensuelle à la lèvre inférieure délicieusement ourlée pour se régaler d’un portrait flatteur. Quant à la silhouette pulpeuse, hormis les seins lourds estampillés de jolies aréoles roses, la ressemblance avec la chanteuse Louane avant sa perte de poids était frappante. L’exemplaire de « Les Filles d’Artémis » entre les doigts tremblants accapara mon attention. – Je vais vous le dédicacer… – On peut en discuter ? s’extasia la blondinette à la manière d’une groupie gratifiée d’un merveilleux cadeau. Je l’ai déjà lu trois fois, j’adore. Rien ne pressait, ni la prédisposition à bosser sur mon nouveau roman, encore moins l’intention de suivre Damien dans son délire. Cette rencontre avait un côté authentique, gratifiant, même si l’admiration de la nana à mon égard frisait le fanatisme. Le patron ...
    ... bienveillant glissa un stylo sur le comptoir. – Avec plaisir. Comment vous appelez-vous ? – Cindy, balbutia l’inconnue un peu moins intimidée. – On boit un verre puis je vous invite à dîner ? Rencontrer des fans était toujours un bonheur partagé, l’invitation allait de soi tandis que je griffonnai quelques mots sur la page de garde. Le patron remplit d’autorité deux verres de rosé de pays. – La tournée de la maison, pouffa-t-il avant de s’éclipser de l’autre côté du comptoir. Diverses raisons m’avaient incitée à choisir le port de plaisance. D’abord, dans mes lointains souvenirs, les couleurs changeantes magnifiaient le panorama dès la tombée de la nuit ; ensuite, on y trouvait des tables disponibles en terrasse même un soir de juillet. Enfin, le risque de croiser Damien hors de la zone naturiste s’avérait nul. Une légère brise marine bruissait dans les gréements de quelques voiliers amarrés à l’année au quai Jean Miquel quasi désert. Le décor retint mon attention, déformation professionnelle. Un couple de badauds à la recherche d’une relative tiédeur au bord du bassin déambulait d’un pas nonchalant, un vieux bonhomme à la casquette de toile élimée sur un visage froissé par les vents marins promenait un gentil corniaud au poil hirsute, deux bambins d’une douzaine d’années se pressaient de franchir une épaisse porte de bois tenue ouverte par une mère visiblement à bout de patience. Une silhouette marchant d’un pas léger, presque chaloupé, m’arracha un sourire de satisfaction. ...
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