1. Ma découverte extraordinaire de Brigitte


    Datte: 26/10/2019, Catégories: fh, inconnu, caférestau, volupté, Voyeur / Exhib / Nudisme strip, jeu, init, humour,

    ... à coup tout se fige autour de nous. Les gens ne bougent plus, la volute de la fumée des cigarettes me semble se figer (comme celle des cafés). Je me demande ce qui m’arrive encore, quand j’aperçois, dans la partie basse de l’horloge du bistrot, la fenêtre dans laquelle s’affichent les millièmes de seconde: J’arrive à les lire à la cadence d’un chiffre toutes les secondes!… Cette pendule qui est la fierté du patron semble me dire que les personnes qui m’entourent vivent à un ralenti de facteur 1000. C’est dingue! C’est fou mais c’est vrai. Ça fait bien deux à trois minutes qui se passent dans ma dimension temporelle, quand j’aperçois qu’un mouvement se produit, oh un mouvement ténu et ralenti à l’extrême, et qui se caractérise par un changement dans l’expression des visages autour de moi : une paupière se ferme en un peu plus de temps qu’une minute chrono, une autre s’ouvre dans le même temps. Un ivrogne qui boit au goulot laisse échapper quelques gouttes qui mettent un temps incommensurable pour tomber, le bruit de fond que je percevais nettement et qui se décomposait en conversations, en heurts de tasses sur les sous-tasses, en musique venant du juke-box. n’est plus fait que d’un assortiment de longues séquences sonores, lancinantes et monocordes. J’aperçois Brigitte qui, tout comme moi, a échappé au sort de tous les autres. D’abord elle ne comprend pas ce qui se passe, elle tire sur sa cigarette, nerveuse, semblant être ailleurs, cherchant à se réfugier et à se souvenir du ...
    ... monde qui était le nôtre il y a encore quelques instants. Puis, elle voit que seulement nous deux, sommes là que l’on est les deux seuls survivants de cette mutation, elle prend un air inquiet et me demande ce qui se passe. J’avoue mon ignorance, et comme elle a réellement l’air d’avoir peur, je passe un bras protecteur autour de ses épaules. Je la sens prise d’un grand frisson ce qui fait que je resserre mon étreinte, la collant carrément à moi. Elle a l’air d’une biche apeurée Elle tremble rétrospectivement. Puis, la chaleur de mon corps la gagnant, elle se détend quelque peu, se calme, noté-je en voyant que sa poitrine se soulève moins vite, que sa respiration redevient régulière. Moi, incorrigible, je m’amuse à noter que dans notre folle situation, les gens se sont figés pour ranger la monnaie qui leur est due en laissant béant leur porte-monnaie (pourquoi n’ai-je pas l’étoffe d’un pickpocket ?). Quand elle se rend bien compte définitivement, que nous ne sommes que deux à évoluer dans cette dimension du temps, elle rougit. Hé oui! Vous m’avez bien entendu: elle rougit! Étant très cartésien, je cherche à comprendre ce qui nous arrive. Si des fois ce ne serait pas pour nous punir tous les deux de vilaines actions que nous aurions commises. Mais à force d’y penser, je ne peux que me reprocher des fautes vénielles (enfin, pas toutes mais presque). — Ça me fait froid dans le dos de penser que nous sommes les seuls à évoluer comme deux personnes normales au milieu de gens qui ...
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