1. To be or not to be (6)


    Datte: 05/11/2019, Catégories: Transexuels

    ... dis Ghislaine condescendante. — Oui, bien sûr. Excusez-moi. Je me fis silencieuse. — Pourquoi pas dis-je finalement. Je veux bien essayer. J’espère que je serai à la hauteur de vos espérances. — Je n’ai aucun doute la dessus, dit François. — Viens dans deux jours pour essayer ta robe, ajouta Ghislaine. — Ma robe ? — Bien sûr. Il te faut une robe appropriée pour ce genre de soirée, une robe cocktail. — Oh… — Tu vas être ravissante, dit Ghislaine qui semblait s’amuser bien plus que moi. Comme convenu, je restai après la fermeture de la boutique pour essayer la robe de soirée. Lorsque j’entrai dans le salon, je vis une grande boite posée sur la table ainsi qu’une autres, des chaussures à n’en pas douter. — Je te laisse ouvrir, dit Ghislaine. Je découvris une robe bustier couleur mauve. Le bas évasé descendait sous le genou. — Passe-là, dit Ghislaine. Je me dévêtis pour ne garder que mon serre-taille retenant des bas gris. Ghislaine m’aida à fermer le zip. N’ayant pas de poitrine naturelle ni même artificielle, Ghislaine avait pris une taille en dessous et mon buste était bien serré dans ce carcan de satin. Puis elle me tendit la boite. — Le must de l’élégance, dit-elle. Mon cœur s’arrêta presque de battre en voyant ce qui constituait le graal pour les accrocs aux escarpins : une jolie paire de Louboutin et sa mythique semelle rouge. C’était une paire de salomé à talon fin et très haut. Je les chaussai presque religieusement et fit quelques pas. A cet instant je me dis que je ...
    ... pouvais mourir. — Parfait ! conclut Ghislaine. Mais garde les chaussures pour t’y habituer. Elle ne pouvait pas me faire plus plaisir. François vint me chercher pour aller gare du Nord et prendre l’Eurostar. Ce qui m’inquiéta un instant fut ma carte d’identité encore au nom de Thomas. D’autant plus que je n’avais pas pris soin de me masculiniser un tant soit peu. Je portais une mini-jupe, des bas noirs et des escarpins à talons hauts. Mais François négocia avec le contrôleur qui ne fit pas plus d’histoire mais me reluqua sans vergogne. François me parla de son métier, de ses voyages, de ses rares rencontres féminines et très fréquentes masculines. François était certes bisexuel mais penchait dangereusement vers l’homosexualité. Je compris que mon rôle ne se cantonnerait pas seulement à faire la potiche durant cette soirée. On passa la journée à visiter Londres que je ne connaissais pas vraiment. J’y étais venu pour le tournage de « La section TG » mais le rythme de travail ne m’avait pas laissé le temps de me promener. Le moment fatidique arriva. Je me changeai. François m’aida à fermer ma robe et je frémis en chaussant mes Louboutins. Je savais que, telle Cendrillon, j’allais devoir rendre mes pantoufles de vair une fois la soirée terminée. François me promena dans son monde. Le diner était absolument délicieux. Je goutai des plats au nom improbable et extrêmement raffinés mais dont j’ignorai la composition. Je fus couverte de compliments, chacun faisant l’éloge de ma beauté et ...