1. Une souris et des hommes


    Datte: 07/11/2019, Catégories: fh, fhhh, couleurs, vacances, pénétratio, Partouze / Groupe init,

    Depuis un an, Greg bosse pour la remise en état d’un vieux camping-car. C’est un touche-à-tout : mécanique, tôlerie, peinture, menuiserie, électricité… rien ne lui fait peur. Moi, je fais les comptes et vu ce qu’on a déjà dépensé, je me demande si on a fait une bonne affaire. Et encore, je ne compte pas les heures qu’il y passe… pas plus que je ne compte les sorties que nous avons reportées ou annulées à cause de ce foutu tacot. Même les câlins en pâtissent ; c’est plus pareil, je vis sur les souvenirs. Des fois, ça me manque, la branlette n’est qu’un pis-aller. Autrefois, j’avais Chantal, ma Copine avec un grand « C »… J’imagine qu’on se serait fait une virée entre filles, à faire la noce et draguer des mecs. C’est parti ! Allô, allô, Chantal, nous voilà ! Direction le grand Sud, huit cent bornes de bitume. On roule trois ou quatre heures sans problème. Il n’est pas tout à fait midi lorsque des signes préoccupants se manifestent ; Greg dit que ce n’est pas normal. Nous sommes dans le Massif Central, j’aperçois une petite ville en contre-bas dans la vallée. Nous nous garons sur le parking d’une supérette sise à l’entrée de l’agglomération. J’y fais mes courses pendant que mon hommemécanique. Au retour, il est encore dans son cambouis. Je prépare le repas et ensuite je tue le temps et fume cigarette sur cigarette ; il m’énerve à ne pas vouloir manger avant d’avoir fini de réparer. Mes pas me conduisent dans le centre du bourg ; c’est jour de foire : cinq, six bancs, pas ...
    ... plus. Le chaland est rare. C’est la fin ou presque, les commerçants commencent à remballer. Sans doute serais-je passée devant l’étal des Sénégalais sans même y jeter un œil si je n’avais pas du temps à tuer. Ils sont trois dont un beaucoup plus âgé, plus imposant aussi, en volume et en charisme. Son boniment n’est pas dénué d’humour ; il est gai, grivois aussi, mais avec rondeur. Le bonhomme est malin et garde la tête près du bonnet. Normal : il veut vendre et il le fait avec art. Il m’amuse ; je prends le temps d’examiner ses pacotilles. Les objets défilent : tissu, confection, maroquinerie, colifichets, bronzes, ébènes, ils ont un peu de tout. Rien ne retient mon attention, sinon la jupe… Et encore, est-ce parce que – il n’y a pas longtemps – j’en ai vu une presque identique sur une de mes élèves et je m’en fais la réflexion et puis… je suis sûre qu’elle plairait à Chantal, c’est son genre. Le cuir est doux et très souple ; de l’antilope, prétend mon vendeur, travaillé façon daim, d’une couleur Camel très tendance. La coupe est droite ; elle est entièrement boutonnée devant. Je n’ai pas l’intention d’acheter, mais il a tant de bagout… J’accepte de l’essayer. Ils ont aménagé une cabine à l’arrière de leur fourgon. Le lascar a le compas dans l’œil : juste la bonne taille. Le résultat est assez piquant, je me trouve de l’allure. C’est du pif, bien sûr ; si j’ai de la place, je manque de lumière, et qui plus est je n’ai pas ôté ma robe ; je la maintiens retroussée au niveau de la ...
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