1. Une souris et des hommes


    Datte: 07/11/2019, Catégories: fh, fhhh, couleurs, vacances, pénétratio, Partouze / Groupe init,

    ... couteau, celui de Greg crisse sur l’émail de son assiette, il s’énerve. Moi, je plonge le nez dans ma salade. Sitôt qu’il a fini de jouer des mandibules, monsieur s’engouffre comme un fou dans l’habitacle du camion et n’en ressort plus. Le salaud m’a laissée en plan avec la vaisselle. Tout ça parce que j’ai refusé d’obéir à son dictat : je voulais bien me changer, mais à la condition qu’il me le demande sur un autre ton. Il s’est buté, moi aussi ; mais je ne suis pas conne au point de laisser traîner la vaisselle. J’hésite un instant, cependant. Vais-je me changer ? Mettre une culotte ? Pour cela, il me faudrait rentrer, donner l’impression de baisser culotte… l’expression me vient à l’esprit mais le jeu de mots ne m’amuse pas. Je ne veux pas faire amende honorable, je n’ai pas envie de lui donner ce plaisir. Je garde mes distances. S’est-il seulement rendu compte que je n’avais pas de culotte ? Sûrement pas, il ne me regarde plus. Faites preuve de bonne volonté, voilà où ça mène. Je m’imaginais en train de roucouler dans des bras accueillants ; résultat : j’hérite de l’hôtel du cul tourné… Ma hargne se nourrit de mon dépit. Il me faut pourtant récupérer les ustensiles et produits d’entretien ; je le fais façon « tornade blanche », avec le dédain qui convient. Il me regarde faire sans un mot. Je repars furieuse, et plus déterminée que jamais à ne pas m’en laisser compter. Ma rage persiste pendant que je trace mon chemin vers les sanitaires, ma bassine de vaisselle sale sous ...
    ... le bras. Toujours brassant mes sombres pensées, je récure, lave et rince sans me rendre compte que mon voisin m’adresse la parole. Il me parle. Il me faut un moment avant de réaliser qu’il me fait du gringue. Je réagis de manière exagérée et déverse ma bile. — Ça va pas la tête ! Le type, vexé, se détourne puis s’éloigne. Ma colère est tombée quand je reviens vers le camping-car ; j’ai l’intention de faire la paix. Greg est allongé sur le lit, il tapote sur son portable. Je pose la bassine sur l’évier et engage les pourparlers en quête d’un armistice : — C’est ridicule… J’ai l’intention de lui dire : « … on se chamaille pour rien, je voulais qu’on fasse l’amour, pas la guerre. Je t’aime ! » Une reddition sans condition en somme, pas facile à faire : on a sa fierté. J’hésite, cherche les mots… Suffirait d’un geste de bonne volonté de la part de mon conjoint mais il m’ignore, et pire, me tourne ostensiblement le cul alors que je cherchais son regard. Mes heureuses dispositions s’évaporent, la moutarde me monte au nez. Je ravale ma tirade et tourne les talons, non sans avoir auparavant récupéré mes cigarettes et mon briquet. C’est dans ces moments-là que le tabac m’est indispensable. Je tire nerveusement sur ma clope en faisant les cent pas le long de l’allée principale et la parcours plusieurs fois avant de prendre conscience que je suscite la curiosité. Je me sens ridicule et m’apprête à rebrousser chemin, torturée mais pas encore tout à fait décidée à rendre les armes. Ai-je ...
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