1. Nouvelle chance


    Datte: 08/11/2019, Catégories: hh, voyage, Transexuels

    ... Le vieux est là et m’attend. Embarquement, départ immédiat, chassons le mal de la ville. Direction Tinherir, il tique. Je lui dis qu’après j’irai à Merzouga pour me reposer. Six heures de voiture. Après Tinehrir, je prendrai un autre taxi pour Todra. Ce serait plus simple de changer à Er Rachidia mais bon… Midelt, Er Rachidia, Goulmina, Tinerihr. La dernière fois, nous étions passés par Erfoud. Le paysage est varié, du désert aux oasis. Les maisons souvent en terre, aux pieds des falaises. Il fait chaud. Malgré son français parfait, le vieux ne me parle pas. Regard fuyant dans le rétro. Il trace. J’ai soif. Je lui demande de s’arrêter à Er Rachidia. J’ai faim. Il me tend un sac pris sur le siège avant. Boissons, sandwiches. Il ne prend personne d’autre dans le taxi. Je me sens pestiféré, ne pas mélanger les locaux à un homme tel que moi, telle doit être sa pensée. On trace encore, il double à la limite de la folie, coup de klaxon, rabat brutal. J’ai la nausée, je m’allonge et m’endors. Je me réveille après Tinedja. Encore une heure et demie. Même pas d’arrêt pipi. Arrivé à Tinerihr, il me laisse sur la grande place, près du parc. Je le paie et me dirige chez Ayoub, derrière le parc, entre le parking des bus et celui des taxis. Je pisse pendant cinq bonnes minutes, puis m’attable et prends un café. Je me dirige ensuite vers les taxis. Un chauve aux yeux verts, le visage bien fait, attend pour Todra. Il faut attendre quatre personnes de plus et on part. Il me désigne un café ...
    ... où il viendra me chercher. Par chance, le vieux est déjà reparti. Sans doute à vide pour Midelt. Je lui ai donné pour une semaine de travail. Pestiféré mais généreux. Au bout de trois quarts d’heure, le chauffeur de taxi vient enfin me chercher, il se prénomme Djamel et me regarde à la dérobade avec de grands sourires. Je me retrouve avec quatre hommes et une femme. Dès que Djamel prend un virage, le petit vieux sur ma droite me regarde d’un air résigné et se cramponne à la poignée de la portière. La route de Tinerhir à Todra est étroite et sinueuse. Djamel conduit son taxi comme une voiture de course. Accélération, décélération et virages à la corde. Je me surprends à me demander comment il baise. S’il est aussi brutal à ces moments-là. Il me jette des petits regards furtifs par l’intermédiaire du rétroviseur. Grand sourire. Quand il me parle, il se tourne pour me regarder, tout en me disant de ne pas m’inquiéter car il connaît la route. Il me dépose directement devant l’auberge, la seule de la vallée. Sur le devant, des grands canapés, des poufs et des tables basses. Des touristes allongés prennent du thé, des enfants jouent sur le bord de la route et en contrebas, la palmeraie. Je prends une chambre avec douche et descends voir le patron. Wahbi est un ami de Mohand. Il m’offre à boire, nous discutons de la vie en France, de la politique à voix basse. Journée tranquille. Le soir, Djamel passe et repasse devant la terrasse. C’est un cul-de-sac. Après l’auberge, les gorges et ...
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