1. Nouvelle chance


    Datte: 08/11/2019, Catégories: hh, voyage, Transexuels

    ... un hôtel de luxe, derrière un sentier. Il n’est pas vêtu pour le sentier et il commence à faire nuit. À son quatrième passage, je lui fais signe. Il arrive en souriant et s’installe à mes côtés. Nous commandons du thé. Plus tard, Wahbi nous rejoint avec un copain à lui. On discute de tout, ils sont curieux, moi aussi. Vers trois du matin, Wahbi donne le signal du départ aux deux autres, fermeture de l’auberge. Djamel me sourit et me dit à demain. Après demain, il passera son jour de congé avec moi. Il me propose le marché de Tinerihr puis la vallée des roses. Rendez-vous pris à huit heures. Je monte et me couche nu comme un ver, écrasé par la chaleur. Le lendemain, après un petit déjeuner copieux, je déambule dans la vallée. Des enfants pataugent dans le petit cours d’eau sur la droite. Sur ma gauche, des vendeurs à la sauvette guettent l’éventuel policier à qui ils donneront de l’argent pour être tranquilles. Au bout, le petit sentier qui grimpe sur les falaises. Je commence l’ascension, peut-être pas jusqu’au sommet mais juste assez pour avoir une jolie vue sur la vallée. Arrivé sur un terre-plein je regarde vers le bas. Les enfants et les vendeurs sont toujours là. Les gens commencent à arriver, en famille pour le pique-nique. Une forme blanche attire mon attention. Cette démarche, cette façon de se tenir, c’est elle, j’en suis sûr. J’appelle, je fais des grands signes, personne ne lève la tête. Je redescends alors en courant, je glisse, me rattrape. J’arrive en bas ...
    ... comme un fou, une famille s’écarte pour me laisser passer. Je cours sur le chemin, elle ne doit pas être loin. Je la retrouve entourée par trois hommes, ils sont en grande discussion. Le vieux de Midelt a parlé de catin, peut-être qu’elle négocie un prix ? Je m’approche pour écouter mais bien sûr, je ne comprends rien. Ils se sourient, semblent bien se connaître. Elle se tourne et après les saluts d’usages, reprend sa marche. Je suis juste derrière et lui attrape le bras. Elle se retourne et, me reconnaissant, me sourit. Nous marchons côte à côte en silence. Juste avant d’arriver à l’auberge, nous prenons un chemin sur la droite. Nous nous enfonçons dans la palmeraie, Elle paraît dans son élément et salue la plupart des gens que nous rencontrons. C’est un vrai labyrinthe dans lequel nous sommes. Droite, gauche, gauche droite, je n’arrive déjà plus à situer l’auberge. Je ne sais plus quoi penser. Par rapport à Midelt, les gens ne semblent pas avoir mauvaise opinion sur elle. À moins qu’ici, elle ne fasse pas les mêmes choses que là-bas. Nous entrons dans une petite maison, nous montons sur la terrasse et elle me montre la mosquée, son village ; elle me raconte son enfance dans ce village. Elle paraît ravie de me revoir, en fait, elle parle assez bien le français, elle aimerait visiter Paris et puis, elle est sûre qu’elle sera mieux acceptée là-bas qu’ici et devant mon air étonné, elle me parle de ses différences, de son corps d’homme dans une tête de femme… Ma mère s’est trompée, ...
«1...3456»