1. Rencontre au sommet (1)


    Datte: 10/11/2019, Catégories: Divers,

    ... à Marc et moi – qu’elle se mariait le lendemain. La réponse vint du fond du cœur : « N’y va pas, tu fais une grosse connerie ! », le tout entrecoupé d’éclats de rires si violents que le berger craignit que nos rires, se répercutant de roche en roche, puissent encore déclencher des avalanches l’hiver suivant. À part Gilles qui ne s’était pas marié, sur les cinq membres du club quatre étaient divorcés, soit Marc, Chrystèle, Adeline, et votre serviteur (vous pouvez cependant vous brosser pour que je vous serve). Les deux filles étaient désolées pour Céline de nous voir, Marc et moi, en faire des caisses sur cette coïncidence qui aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Le reste des convives ne se gêna pas non plus pour en mettre une petite couche de plus. L’alcool aidant (et Ève), plus aucune retenue n’était possible ; nous avions lâché la bride, d’autant plus que Céline en pleurait de rire. Pour ma part, j’étais parti pour surjouer la lourdeur. Et je me débrouillais bien, à croire que j’avais beaucoup observé cette espèce appelée « le lourdaud ». Ou bien avais-je des dons naturels ? Le premier qui répond que c’est la deuxième solution… Céline ayant décidé de partir à l’aube – et même un peu plus tôt –, je m’excusai par avance de lui ruiner sa nuit. ─ Je suis désolé, mais je ronfle comme un sonneur… Le seul moyen de m’empêcher de ronfler, c’est de me garder éveillé, lui annonçai-je avec ...
    ... force clins d’œil appuyés. zrozbbus ─ Ce n’est pas grave, j’ai des boules Quies. J’en prends toujours quand je dois dormir en refuge : il y effectivement toujours quelqu’un qui ronfle. ─ Mais non, ça ne suffira pas. Je ronfle en braille tellement je ronfle fort. Mes ronflements se transmettent sous forme d’ondes qui déforment les matelas, le sol, tout… Ça crée des petites bosses sur les surfaces au voisinage, et ces petites aspérités sont comme du braille de ronflement sur ton lit. Et ça te réveille malgré les boules. Nous étions partis dans un spectacle burlesque et Céline devait avoir mal au ventre de se tordre de rire. Toute la soirée fut du même tonneau. Si rire équivaut à un steak, nous avions notre dose de viande pour l’année ! La cerise sur le gâteau fut d’apprendre que Céline et Chrystèle travaillaient toutes les deux au Conseil général (pas dans le même service, mais quand même…) Que de coïncidences depuis notre arrivée au chalet ! Aussi, avant de battre en retraite et de se coucher en anticipant ma fanfare de décibels, les deux collègues qui l’ignoraient échangèrent leurs numéros, se promettant de garder le contact après cette soirée qui sortait vraiment de l’ordinaire. La veillée se termina parce qu’il ne devait plus y avoir de bières. Personne n’eut de mal à trouver le sommeil, sauf les imprudents qui m’avaient laissé m’endormir avant. Ce n’était pas faute d’avoir prévenu ! 
«1234»