1. Corps d'été


    Datte: 11/11/2019, Catégories: fh, couple, amour, tutu, portrait,

    ... air mutin, ton petit nez rond et froncé, me demander si j’ai envie de toi. Mais y a-t-il sur cette Terre un seul homme capable de te résister ? Qu’on me le présente que je lui demande conseil, qu’enfin je puisse faire acte de courage et de maintien, que je puisse te résister comme l’on résiste au plus succulent des desserts. Mais cet homme n’existe pas. Tu es là, dans la nuit, à demi sur le côté, à demi sur le ventre, dans cette position de totale faiblesse et confiance. Comment peux-tu faire autant confiance en la vie pour dormir de la sorte ? N’est-ce pas un appel au viol le plus tendre ? N’est-ce pas une façon de quémander que l’on te caresse avec infinie lenteur l’intérieur des cuisses jusqu’aux fesses que tu as si belles et charnues ? Le vent a chamboulé ma réflexion. Entré dans la pièce comme un seul homme, a fait chavirer mon cœur en même temps qu’il a emporté le drap pour te découvrir entièrement. De la nuque enchevêtrée de tes cheveux roux à tes pieds si mignons. De ton bras qui ne cachait qu’à peine tes flancs à tes hanches harmonieuses. Je peux maintenant mieux voir ton visage apaisé et tranquille dans le sommeil. Les paupières closes, le nez qui palpite à peine, les cheveux qui bougent délicatement sur tes épaules et les mèches que tu repousses d’un soupir. Tes jolis sourcils roux, fiers, parfois froncés quand j’ai le malheur de ne pas remettre quelque chose à sa place sur les tablettes. Ton nez. Ce joli nez, rond mutin. Celui qui vient parfois fouiller dans mon ...
    ... cou. Celui que j’aime bien embrasser avant de partir en hâte travailler, tôt le matin, quand tu n’es encore qu’un corps désarticulé par la nuit. Parfois, c’est avec ton nez que tu me fouines le cerveau. Il se fronce et se tend, avant que tu ne m’assailles de questions quand j’ai le cafard. Il se rit de moi. Le traître. Ta bouche. Tes lèvres. Pulpeuses, curieuses, amoureuses, amantes. Ta manière d’embrasser qui, dès le premier baiser, m’a donné à penser que tu étais la seule au monde à pouvoir aussi bien m’embrasser et me donner autant l’envie de ton corps. Quand on embrasse aussi bien, forcément, ce n’est qu’une manière perverse de faire comprendre qu’il y a des plaisirs autrement délicieux. Ta langue qui caresse, tes lèvres qui pincent, les miennes qui ne savent plus que faire et qui chaque fois ont l’air de maladroites répliques manquées des tiennes. Du premier au dernier baiser, de celui du matin qui accueille et celui du soir qui réconforte, ils me donnent tous envie de toi. Une bouche aussi volontaire, pleine, belle, parfois maquillée décemment, parfois nue, on ne peut la refuser. Notre premier. Tu te souviens ? Dans la voiture stationnée. Pas envie de me séparer du tout, un baiser rapide sur la joue, mais qui traîne jusqu’aux lèvres. Un cou mince, fragile, doux et soyeux comme une journée de mai. L’embrasser et l’embrasser encore, par pitié, laisse-moi m’en nourrir. Ne te souviens-tu pas de ces quinze minutes, quand je suis rentré du travail ? Tu étais étendue sur le ...