1. Bacchanales (1)


    Datte: 15/11/2019, Catégories: Lesbienne

    ... s’égaraient sur le lobe d’une oreille, dans son cou, s’attardaient sur ce qu’aucun amant ne relevait sans doute par manque de patience et d’imagination, à l’intérieur d’un bras, sur l’arrondi subtil d’une hanche, sur une cuisse. Alors, sans même un effleurement sur les trônes de sa féminité, son corps en entier se consumait du bonheur à venir. Pétrée mordilla le lobe de l’oreille sous les cheveux blonds en corolle puis lécha le corps offert à son attention, savourant le sel de la peau du cou fin à la poitrine fière. Elle enveloppa un sein de baisers suaves et en aspira le téton qui se raidit sous la langue agile, agaçant l’autre par de savantes caresses. – Hummm... gémit Aella. Soucieuse de répondre à l’invite, la servante devenue maîtresse abandonna le second sein et glissa un doigt dans la grotte moelleuse. Le soupir de son amante la ravit. Pétrée savoura de la caresser ainsi, de découvrir la moiteur de l’intimité offerte. Les effluves charnels la troublèrent puis la saoulèrent ; l’odeur particulière, loin de la ramener à la raison, l’incita à pousser plus loin la découverte. Les doigts crispés dans les cheveux de sa bienfaitrice démontraient l’impatience d’Aella. Enfin, le nez dans la toison blonde semblable à un duvet, la prêtresse déposa un tendre baiser sur le calice. Un « Oh ! » de surprise monta dans l’assemblée attentive à la science amoureuse. La loi romaine ne considérait rien des étreintes saphiques, ce plaisir ne constituait même pas un acte adultère pour ...
    ... les femmes mariées. Les hommes abhorraient la pratique car celles qui se contentaient entre elles avaient tendance à les délaisser. Pétrée lécha les nymphes délicates, attentive aux réponses de son amie en écho à son audace. La douceur de mise, elle s’appliqua à ne rien brusquer. La vue du corps livré à ses soins la charmait, son parfum l’entêtait, sa saveur l’enivrait. Rien ne lui manquait, ni le plaisir d’Aella, ni le ravissement de se savoir à l’origine de ce plaisir. Le fruit ouvert livrait sa chair tendre à sa langue et à ses doigts, la vie que ce corps proclamait par des râles de plus en plus impérieux la comblait. La jeune femme ne chercha à repousser ou à précipiter l’inéluctable. Elle abandonna le secret de son bonheur à son amante. Rien n’avait d’importance que la vertigineuse chute qu’elle souhaitait éternelle. Pétrée ne la fit pas languir pour ne pas changer le bonheur en torture. Elle s’appliqua à de savants coups de langue sur et autour du bouton de chair et viola le temple inondé de ses doigts fins. Son amante en perdit la raison. Aella se sentit défaillir, folle et heureuse à la fois. Le fiel du Vésuve déversé dans ses veines, les yeux hagards, elle gémit d’une longue plainte rauque à peine audible. Aurélia, par volonté de mimétisme ou par instinct, avait serré les doigts de Lyvie dans sa main jusqu’à lui faire mal. Pétrée, la joue posée sur une cuisse encore moirée de l’acre nectar, remercia d’un sourire son amante du tendre abandon. Pétrée se redressa avec ...