Boîte Vocale
Datte: 12/12/2019,
Catégories:
fh,
jeunes,
Collègues / Travail
amour,
nonéro,
mélo,
policier,
québec,
coupfoudr,
... deChez Léon.— C’est encore toi qui conduis, que je sache.— C’est quand même à Repentigny.— Il goûte quoi, leur club ?— Le poulet et le bacon. Je lui souris de toutes mes dents avec un air de débile profond. Elle rit. — Bref ! (Carolina s’installe confortablement contre la banquette.) Allez, on va aller voir ce que Léon nous réserve.— Heu… Tu me niaises, là ? Ses yeux me disent d’un air très franc qu’elle ne me mène pas en bateau et ses lèvres m’en assurent : — Pas du tout. Et j’ébauche un sourire entendu. — Ça marche. On change de cap, capitaine ! Et pendant ce petit voyage d’une heure – heure pendant laquelle j’ai jamais été aussi heureux des travaux sur les autoroutes et de la lenteur du trafic – j’apprends à connaître Carolina, une jeune femme pleine d’entregent, de bon sens, d’humour. Finalement aussi belle que riche et aussi riche qu’adorable. Finalement, on a roulé pendant environ trois heures après. Quand elle a fermé la porte de la voiture, au-devant de chez elle, elle a jeté un coup d’œil vers moi, avec un sourcil levé. — Ce fut fort instructif. On se reparle la semaine prochaine ?— J’espère bien. Dors bien.— Merci. Toi aussi.— À bientôt.— À bientôt. Et le samedi suivant, on s’est revu. C’était banalement au boulot et on s’est banalement quitté devant la voiture de sa mère. J’ai réussi à lui arracher un rendez-vous le mardi suivant. Je n’ai pas été aussi heureux depuis longtemps. — Salut. Je lui fais la bise. — Salut ! Elle sourit, avec son air de gamine qui attend ...
... une surprise. — On va manger où ?— Aucune idée. Marchons par-là et on trouvera bien ?— Okay, c’est parfait. Et pendant qu’on marche on discute. Et pendant qu’on mange on discute. Et pendant qu’on discute, je me rapproche un peu plus d’un sentiment dont j’avais essayé de me cacher. Carolina, par un moyen étonnant, a même réussi à me voler la facture et a tenu à payer pour nous deux. Pourquoi ? Je ne le saurai jamais. De toute manière, sa manière de faire, sa manière d’agir, m’avait déjà gagné. Plus le temps passait, plus les images sombres qui me venaient en tête étaient remplacées par ses lèvres ourlées d’un sourire, par son rire qui me fait vibrer, par ses yeux qui veulent tout savoir et qui savent comment me trouver. Puis, au billard, on a continué de discuter. Inévitablement, j’ai continué de tomber pour elle. De fondre. On a joué plusieurs parties. Malgré le fait qu’elle m’avait dit ne pas jouer franc jeu, j’étais déterminé à jouer, moi, normalement. Elle s’entêtait à dire que je cachais mon jeu. Et cette détermination bornée me poussait à la fois hors de moi et me faisait rire. Tout était ridiculement bon et satisfaisant. J’ai fini par la pousser contre la table de billard et, alors qu’elle m’invectivait joyeusement, qu’elle ne cessait de provoquer mon orgueil, j’ai fait une chose complètement inattendue. Je l’ai embrassé. Et Carolina a fait quelque chose de plus fou encore. Elle m’a retourné ma fougue avec sa langue. Une fois qu’on s’est séparés, alors qu’elle m’envoyait ...