Examen - Histoires de Sexe

Examen

... suis épuisé, transpirant, et elle a l’air de s’en foutre royalement. J’en veux à mon hypothalamus, plus que jamais : c’était si réel… Je me redresse, hagard, tourne ma panoplie de fils vers Elle. Quelle impassibilité ! A-t-elle seulement bougé la tête ? Des deux mains, symétriquement, elle ramène des mèches illusoires derrière ses oreilles et se renseigne : — Ça y est ? Vous avez terminé ?— Ben… Oui… Elle lance une ultime œillade à mon caleçon. — Votre érection tient bon. Belle endurance ! Je me sens un peu trop nu soudain. D’un geste, je recouvre le gland englué de ses pleurs. Pas de sperme, que du lubrifiant inutilisé. Je ronchonne : — Bon, si c’est ok pour vous, j’aimerais que vous m’enleviez toutes ces ventouses. Je voudrais me rhabiller.— Oh ! Bien sûr. Elle fait son travail. Froide. Bordel ! Qu’elle est froide ! C’est frustrant à un point que je ne m’explique pas. Pour couronner le tout, elle rappelle celui que j’avais presque oublié. Monsieur Gentil repasse la porte du vestiaire. Il a le même sourire que tantôt, paraît limite euphorique. Il me serre la main comme si je lui avais rendu service. — Waw ! Dites donc ! Ça carbure dans votre cerveau ! J’ai rarement vu des pics pareils. C’était génial ! J’ignore les remarques, me tourne vers Isabelle. — Alors ? Ça vous a convaincue ? Vous allez pouvoir en tirer quelque chose ? Elle hausse un sourcil. — Je ne sais pas encore. Il faut que j’écoute la bande. Ensuite, Olivier et moi, nous tâcherons d’en extraire des ...

... convergences s’il y en a.— Vous allez écouter la bande ? Avec votre assistant ? dis-je, éberlué.— Ainsi, nous saurons de quoi vous avez parlé.— Mais… Vous étiez là… Vous venez d’entendre mon…— J’ai observé, Monsieur V… mais franchement, je n’avais pas envie de suivre une deuxième fois vos élucubrations en direct. Elle agite un minuscule objet dans sa main. Un lecteur MP3 et des écouteurs microscopiques. Elle arbore un air triomphant. — Ravel, Monsieur V… Ravel. Chacun sa version de la sensualité. Je reste complètement abasourdi. Elle n’a pas écouté un mot. J’ai presque envie de pleurer. J’attrape ma veste en me persuadant qu’elle est de mèche avec mon hypothalamus. Je tempère mes réactions cependant. Avant de prendre congé, je respire profondément et regarde mon bourreau dans les yeux. — C’est sérieux, vos expériences ?— Et vous, Monsieur V… ? C’est sérieux, vos problèmes ? Nous verrons bien à l’analyse. C’est tout ce que je peux dire. Bonne après-midi. Poignée de main impersonnelle. Au revoir, Monsieur gentil. C’est ça, au plaisir ! Je sors du cabinet. Il est 11h55. Je ne bande plus mais ça ne durera pas. J’ai très mal à la tête. — Allô…— C’est quoi, ces conneries ?— Docteur Belvaux ? Belvaux, c’est le nom d’Isabelle. Et là, c’est la voix, pleine de colère, d’Isabelle. Je regarde ma montre. Il est 22h54 et on est toujours vendredi. — Oui, c’est le docteur Belvaux. Evidemment que c’est elle ! Alors, c’est quoi, ce scénar’à la noix ?— Ah, vous avez écouté.— Vous êtes complètement barge, ...