Le fétiche - Histoires de Sexe

Le fétiche

... trace de féminité sous des jeans androgynes et de larges sweat-shirts difformes, comme ceux qu’elle portait ce jour-là. Dès que je lui ai été présenté, j’ai su qu’une âme charitable avait déjà dû lui brosser mon portrait, insistant certainement sur ma réputation non usurpée de chasseur d’étudiantes. Pas vraiment le type de Mss Jones, ai-je très vite compris. Alors, plutôt que d’essayer de la détromper, j’ai préféré jouer le jeu, me limitant à des relations purement professionnelles et continuant ouvertement mes aventures cynégétiques. Je dois avouer que j’avais imaginé d’autres circonstances pour avoir enfin un tête-à-tête avec la séduisante Professeur Jones. Pour essayer de détendre l’atmosphère, je lui ai versé un verre de Chablis glacé qu’elle a levé avec réticence lorsque je lui ai proposé un toast. — Qu’est ce qui me vaut l’honneur de votre visite ? Un essai que vous voudriez me faire analyser, un projet auquel vous voulez m’associer,… ?— Ne faites pas l’idiot ! Vous savez très bien ce qui m’amène. Mss Brown m’a averti que les rumeurs sur vos… cours particuliers ont pris une telle proportion qu’ils menacent d’arriver aux oreilles de l’administration. Alors, à quoi jouez-vous, Professeur Johnson ? J’étais à la fois embarrassé et troublé par cette sollicitude inattendue. — Et n’allez pas vous faire des idées sur les raisons de ma visite, mon seul souci est de préserver la réputation de notre département et lui éviter d’être victime du comportement irresponsable d’un de ...

... ces membres. Elle avait beau jouer à la professionnelle intègre et incorruptible, le rouge qui colorait ses joues et les gestes nerveux avec lesquels elle buvait son verre, révélaient le trouble qui devait traverser son corps tandis qu’elle me reprochait mes pratiques sexuelles. J’ai réalisé que Mss Brown avait très probablement manœuvré pour amener la sévère Professeur Jones à me rendre cette visite inattendue, pimentant son récit de souvenirs personnels destinés à titiller les sens de la jeune femme. — Je ne sais pas ce que vous allez imaginer ou ce que l’on vous a raconté sur moi Professeur Jones, mais sachez que j’ai passé ces derniers jours à rédiger un article sur les « kuntiniu nukuri », les esprits achuars de la chasse, ce qui explique le léger désordre qui règne ici et pour lequel je vous prie de bien vouloir m’excuser.— À d’autres ! Voilà plus d’une semaine que vous passez vos journées à recevoir des étudiantes…— Pour mon article justement !— Ne me prenez pas pour une idiote ! Vous allez prétendre, j’imagine, que votre article requiert des séances de jambes en l’air avec chacune d’elles ?— Il est vrai que les « kuntiniu nukuri » sont assez portés sur la chose. Mais que ne ferait-on pas pour le progrès de la science, n’est-ce pas ?— C’est bon ! J’en ai assez entendu. Soit vous revenez à des comportements un peu plus appropriés pour un professeur de l’UCL, soit je vais moi-même en rapporter au vice-chancellor. À vous de voir ! Elle a vidé son verre d’un coup sec, avant ...