1. L'amour au boulot


    Datte: 17/02/2020, Catégories: fh, hplusag, Collègues / Travail plage, boitenuit, danser, voyage, amour, jalousie, noculotte, Oral pénétratio, amourpass, amourcach,

    ... sort-il celui-là ? Le type prend la pose légèrement courbée en avant comme pour une révérence, avance la main dans un geste si désuet qu’il en est ridicule. L’invite est claire, il la formule en anglais s’il vous plait, à elle, moi il m’ignore : — Please, señora.— Non, non, je ne saurai pas faire, proteste Christine, mais l’intonation et tout son être démentent son propos et hurlent pour elle cette envie qu’elle a d’y aller Le visage de Christine se tourne vers moi, je lis la supplique dans son regard. Qu’ai-je à voir là-dedans ? À mon sens, c’est un peu comme si on demandait au condamné sur l’échafaud de tirer lui-même la ficelle, celle-là même qui va libérer le couperet de la guillotine. OK, qu’on me tranche la tête ! À cet instant, je lui en veux terriblement. Cela ne dure qu’une infime fraction de seconde pendant laquelle je suis incapable de proférer le moindre son. Je cligne des yeux en signe d’acquiescement. Que puis-je faire d’autre ? Christine disparaît dans la foule avec son cavalier. Haridelle recueille le pauvre solitaire, mais quoiqu’on puisse croire, c’est elle qui s’épanche, déplore la dureté des temps, rêve de Paris. Ah ! Paris ! Je l’emmène sur la piste pour la consoler, lui faire plaisir et aussi parce je veux voir Chris. Celle-ci virevolte au bras d’un autre bellâtre. Encore un autre ? Ils exécutent des figures acrobatiques particulièrement audacieuses dont la hardiesse me parait propice à toutes les indiscrétions. Ne se rend-elle pas compte ? A-t-elle ...
    ... oublié ? Je suis à un doigt de courir vers elle pour lui crier mes mises en garde. Putain, mec ! Tu dérailles. Vas-y ! Cours au ridicule. Haridelle est étonnamment docile. Il me plait de jouer ma partition, sa taille souple ploie sous ma main et il n’en faut pas beaucoup pour que son corps nerveux épouse le mien plus qu’il ne faut. Certes, ce n’est pas un canon de beauté mais elle est douce, tendre et ne me reproche pas mes maladresses. Jamais, à aucun moment, elle ne me donne l’impression d’être un nul, un piètre danseur. Au contraire ! J’aime être avec cette femme. Un couple de touristes américains, des Texans, évolue dans nos parages, je surprends un échange de points de vue entre eux. — Gee, celle-là, elle est chaude, s’extasie le bonhomme.— C’est une Européenne, se gausse la gonzesse avec cet accent incompréhensible auquel Steven m’a quelque peu habitué. Je n’ai pas tout décrypté, mais il me semble d’emblée que la fille dont il parle ne peut être que Christine. Pourquoi ? Je ne sais. Une intuition ! Je la cherche des yeux. Horreur ! Les figures sont de plus en plus acrobatiques, l’une d’elles mime un envol allégorique, la main du cavalier glisse en soutien sur l’intérieur de la cuisse. La prise est hardie, de plus en plus osée, trop même… Le décolleté bâille sur la poitrine… La fureur me ronge les tripes. Je serre les mâchoires à m’en faire mal… Dans un effort de volonté, je ferme les paupières, je tourne la tête, je m’enfuis pour échapper à l’envoûtement maléfique… Surtout ...
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