1. L'amour au boulot


    Datte: 17/02/2020, Catégories: fh, hplusag, Collègues / Travail plage, boitenuit, danser, voyage, amour, jalousie, noculotte, Oral pénétratio, amourpass, amourcach,

    ... les genoux écopent un max à force de caler le siège devant soi ; quant aux côtes, c’est le coin idéal pour les étriller avec le coude du voisin. Si t’appelles l’hôtesse : — Oui monsieur, j’arrive ! Et tu la revois jamais. Là c’est pas le cas, t’es pas assis qu’on t’apporte le champagne. Ouais, vraiment c’est chouette de voyager dans ces conditions, sans compter que mon compteFlying Blue va engranger un paquet de points. Je cumule déjà l’équivalent de quoi faire dix fois le tour de la Terre, mais c’est égal, ça fait plaisir. Je me cale dans mon fauteuil de ministre et la mine faussement distraite, je regarde défiler les passagers qui embarquent. Huit heures de vol de Paris à Mexico City. J’aurai le temps de potasser mon dossier. Le boulot est de courte durée, mais bien payé. Il s’agit de vérifier la faisabilité d’un gros projet pour le compte d’une institution internationale. Au village, là-bas chez moi, quand on me demande quel est mon gagne-pain, je ne sais jamais dire. Au début, j’expliquais un truc à rallonge du genre qui endort les gens, histoire de pontifier un peu sans paraître, puis un beau jour ça m’a fait chier et maintenant j’évacue : — Des petits boulots… Ce qui au demeurant n’est pas tout à fait faux, mais je vois bien qu’y me croient pas trop. Je fais gaffe quand même, il m’est arrivé une ou deux fois de parler de « mission », et depuis y en a qui croient dur comme fer que je trempe dans l’espionnage ou le trafic d’armes. Voyez ! C’est dangereux le métier. ...
    ... Remarque, c’est pas autant difficile que celui de douanier. Il y a pas longtemps j’en ai appris de bonnes sur leur compte, j’étais sur un site avec un nom à confectionner de la layette, attends… ouais Revebebe, c’est ça. Ben le type y disait son calvaire. Le pauvre ! C’est immoral d’exiger autant d’un fonctionnaire honnête. Ça m’a bouleversé. Depuis, je ne les regarde plus avec les mêmes yeux ces oiseaux-là. Bon revenons à nos moutons, ces foutus documents ne sont pas clairs, pas suffisamment à ma guise. Je lis et relis cherchant entre les lignes une synthèse lumineuse. Que n’ai-je une boule de cristal ou un Bazouk ? Une pelote d’angoisse niche au creux de mon estomac. Elle se fait un peu plus lourde au moment de l’atterrissage. Pas de panique, le client a dit qu’on m’attend. Des types vont me briefer. Ma piaule est réservée auMarriott. Le gus qui m’accompagne depuis l’aéroport désigne la délégation, une dizaine de personnes regroupées à part dans le hall de l’hôtel. Le chef, un Irlandais dans mes âges, s’avance à ma rencontre. Je le reconnais à la voix, nous nous sommes parlé plusieurs fois au téléphone. Les autres, une escouade de jeunes loups, coiffure irréprochable, costume sombre, chemise claire, cravate impeccable et souliers vernis, défilent devant nous, mais je suis bien incapable de mémoriser quoi ou qui que ce soit. Un seul, Steven, un Texan, retient un peu plus mon attention parce que je ne comprends strictement pas un traître mot de ce qu’il me dit et que les autres ...
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