1. Fraternité étudiante (1)


    Datte: 18/02/2020, Catégories: Gay

    J’en rêvais depuis tellement longtemps ! Et voila, maintenant ça y était, j’étais étudiant dans une université américaine. Oh, pas une grande, pas une prestigieuse, mais c’était celle que j’avais choisie, qui correspondait à mes moyens, dans une petite ville américaine. Je n’eus pas trop de mal au début. Mon anglais était assez bon et, en quelques jours je me sentis suffisamment à l’aise pour bien comprendre l’essentiel. J’étais logé dans un bâtiment, semblable aux autres du campus, dans une chambre de quatre, tous américains sauf moi. Je me liais assez facilement d’abord avec mes colocs et avec quelques types de ma section, avec quelques rares mecs du dojo aussi, mais nous étions peu nombreux à pratiquer le judo. Au bout de quatre à cinq semaines pourtant, les choses se détraquèrent. Ce fut peu après le départ de Dan, un grand roux athlétique; il avait quitté notre chambrée sans crier gare A plusieurs reprises, je l’avais croisé et je n’obtins comme réponse que :"J’ai changé de bâtiment". Mais peu à peu, sans que j’y prisse garde au départ, le vide se fit autour de moi. On me parlait de moins en moins. Un midi au resto universitaire je m’assis à côté de deux gars que je connaissais un peu. Ils se levèrent et changèrent de place. Je restai interdit, me demandant ce que j’avais pu leur faire. Le soir, même chose avec trois gars, pas les mêmes. Avant qu’ils partent je leur dis que c’était OK, qu’il ne fallait pas qu’ils se déplacent, et j’allais me chercher un coin ailleurs. ...
    ... Mais partout où j’allais je compris qu’il se passerait la même chose. Je me trouvais un endroit tranquille, m’assis et réprimai mes larmes. J’allai ensuite au Dojo pour me changer les esprits. Personne ne voulut se battre contre moi, ce qui n’est pas du tout dans l’esprit du sport. Le soir aucun de mes deux colocs ne m’adressa la parole, dans une atmosphère pesante, gênée. Je profitai de l’absence de William pour interroger l’autre. "Tu sais ce qui se passe"? — Non. — Te moque pas de moi, je suis pas fou. C’est parce que je suis français ? - Je peux rien te dire mais je crois que tu es la cible de LA Fraternité. — La Fraternité ? Il ne voulut rien dire. Je ne sus rien de plus. Le lendemain midi, j’allais m’asseoir seul dès le départ pour ne pas avoir à subir une humiliation. Très vite je remarquai un première année qui subissait le même sort que moi. Je ne le connaissais pas autrement que de vue, mais il était visible qu’il était ostracisé lui aussi. Je m’approchais de lui mais il me repoussa tout en me sifflant discrètement "Ce soir minuit, derrière la piscine". A minuit j’y étais, lui aussi : "Salut, moi c’est Ben" Je me présentai : "Jean-Charles" — Oui, tu es le français, je sais qui tu es. — Tu peux me dire ce qu’il se passe pour toi et pour moi ? Il me raconta alors que sur le campus, il y avait plusieurs fraternités dont une particulièrement secrète qui avait pour elle toute seule le bâtiment "Endeavour". Pour n’importe quelle autre on pouvait y adhérer mais pour celle ...
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