1. Eros et Thanatos


    Datte: 19/02/2020, Catégories: hagé, couleurs, médical, enceinte, volupté, cérébral, revede, nonéro,

    ... choses dans le détail. Ce n’était pas l’avis du toubib qui m’a contrôlé. Il était fâché que je ne me sois pas mieux occupé de moi, que je ne l’aie pas consulté plus tôt. Comme si c’était sa vie que j’avais gâchée. La seule chose positive dans la dégradation rapide de mon état de santé, c’est que je n’ai pas eu besoin d’attendre pour être admis à l’hôpital. Après quelques examens, ils m’ouvraient directement le ventre pour être sûrs de ce qui s’y passait. Ils ont refermé sans rien faire : cancer généralisé avec des métastases dans tous les organes vitaux. J’ai tenu un mois comme j’ai pu, à mettre de l’ordre dans mes affaires, entre deux malaises. De l’ordre pour qui, je ne sais pas vraiment ? Sans femme et mes deux enfants à l’autre bout du monde, tout ça n’avait plus beaucoup de sens. J’ai beaucoup maigri depuis que je suis retourné à l’hôpital. J’ai des vertiges sans arrêt et je n’ai plus la force de me lever seul. Ils m’ont posé un truc pour mettre les médicaments directement dans la colonne. Ça me soulage bien, sinon je n’arriverais plus à oublier la douleur. La maladie, la faiblesse, je pourrais m’y habituer, mais cette douleur-là, elle prend tout sur son passage. Il n’y a plus qu’elle. Impossible de penser à autre chose. Maintenant que ça s’est détendu, les idées reviennent. Même si les médicaments mettent un peu de flou dans ma tête. Mais ce n’est pas à cause d’eux que j’ai eu cette pensée saugrenue. Elle me trottait par la tête depuis très longtemps, à vrai dire. La ...
    ... première fois, c’était il y a des années. Un jour, comme ça, pour rien, je me suis imaginé mourant. Dans mon rêve éveillé, je voyais ma femme assise, ou couchée contre moi. On se serait parlé. Puis le silence serait venu, parce qu’il n’y aurait plus eu grand-chose à dire. Elle m’aurait senti m’éloigner doucement. Alors, elle aurait ouvert sa blouse, et posé sa mamelle entre mes lèvres. Et je me serais endormi. C’était mon idée de ce denier moment. oooOOOooo — Alors, comment ça s’est passé, hier ? demande Fabienne dans un clin d’œil.— Tu as raison, ça fait bizarre, il n’a pas arrêté de lorgner sur l’échancrure de ma blouse. Je l’ai vite fermée jusqu’en haut, et il n’avait pas l’air content du tout. En plus…— … Attends, tu me parles de qui là ?— Ben, du cancéreux de la vingt-trois…— … Mais je m’en fous de ce type. C’est ton rencard avec mon frère qui m’intéresse. J’espère qu’il t’a proposé plus que de lorgner dans ton soustif, lui au moins !— Ma chère Fabienne, et néanmoins subordonnée, je suis assez bien faite pour ne pas avoir besoin de porter quoi que ce soit quand je suis sur le sentier de la guerre. En outre, ta question sort du plan strictement professionnel.— C’est justement ce qui me plaît…— OK, alors tu reprends ton vieux grognon pour aujourd’hui, et je te raconte tout après.— C’est de la contrainte et du chantage, malheureusement, je crois que je n’ai pas le choix… Mais il faut qu’il se tienne à carreau, l’obsédé, sinon je le cadre. Je vais lui changer ses couches à la ...
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