1. 53.6 Retrouver Jérém.


    Datte: 19/02/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... essoufflé… » elle demande. Non, il allait jouir dans ma bouche si tu avais tardé encore quelques secondes, pétasse… mais de quoi je me mêle… « Presque… j’ai pris un verre avec des potes, et je suis vite rentré » bafouille Jérém, tout en serrant la main du mec ; puis, il détourne la conversation en se lançant dans les présentations « c’est mon pote Nico… elle c’est Ludivine, la voisine du dessus, et son copain Quentin… ». La fille me claque la bise, tout en lâchant : « Je crois qu’on s’est déjà croisés une ou deux fois dans l’immeuble… ». « C’est possible, on a révisé ensemble avant le bac… » je me lance. « Non, c’est plutôt à des heures plus tardives, quand je rentre de l’hôpital… » « Ludivine est aide-soignante… » explique Jérém en me regardant ; puis, à l’intention de la voisine « Nico est venu parfois boire une bière à l’appart… ». « Il me semble que je t’ai croisé un dimanche matin… ». Mais qu’est-ce qu’elle cherche, celle-là ? Lâche-nous un peu les baskets à la fin ! « Tu veux bien qu’on monte Ludi, on crève de chaud ici… » fait Quentin, me devenant soudainement très sympathique. « Allez, bonne soirée les gars… amusez-vous bien… » fait elle en empruntant les premières marches. Elle me gonfle celle-là. On les regarde monter, on les écoute ouvrir la porte sur le palier du premier, rentrer et refermer derrière eux. Sans un mot, Jérém s’engage lui aussi dans l’escalier, la démarche un brin titubante. Sans instructions de sa part, je lui emboîte le pas, direction le palier du ...
    ... deuxième, me disant que, malgré ce qui vient de se produire, il doit avoir envie de terminer ce qu’il avait bien commencé et presque fini dans l’entrée. Il est tellement rond qu’il a du mal à glisser la clé dans la serrure… heureusement que ça en est autrement avec sa queue dans ma bouche. Oui, l'amour nous soulève jusque-là où nous sommes destinés… même si ce n’est que pour faire une pipe à un mec saoul au deuxième étage d’un appartement en ville… La porte s’ouvre sur un appart à moitié vide, avec du bazar et ces cartons jonchant le sol, ce qui me renvoie immédiatement au fait que c’est certainement la dernière fois que je fous les pieds dans cet appart qui a été le théâtre de notre histoire. Evidemment, Jérém ne trouve pas nécessaire de m’expliquer le pourquoi de ce souk. Peut-être qu’il se dit tout simplement que ce ne sont pas mes oignons. Ou bien, il est tellement défoncé que ça lui passe à des kilomètres au-dessus de sa jolie tête… Mais moi je sais ; grâce à Thibault, je sais. Je sais qu’il doit rendre les clefs dans deux jours et que ce lieu symbolique, le théâtre de nos premiers ébats, la scène de mon dépucelage, le cadre de tout ce plaisir qu'on s’est donné, va devenir inaccessible, comme s’il disparaissait de la surface de la Terre. Jérém quitte ces lieux ; s’il le faut, à la rentrée, un autre étudiant, peut être un autre petit con ultra bandant, prendra sa place ; comme lui, il baisera des nanas à tout va ; comme lui, peut-être, il dépucèlera ce camarade de classe ...
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