Dodge the dodo
Datte: 26/02/2020,
Catégories:
ff,
intermast,
Oral
tutu,
ecriv_f,
... musique est forte, trop certainement, pour les voisins. Je ne suis guidée que par ce rythme, ces accords qui me font presque mal par l’écho qu’ils font résonner en moi. Je m’allonge sur toi, emportée par mon désir, je ne prends presque pas garde à toi, à ta fragilité face à mon corps qui, par contraste, paraît si robuste. Mon visage est dans ton cou, respirant ton odeur, cette odeur qui me fait chavirer, qui m’enivre, que je respire à plein poumons, dont je veux m’imprégner, que je ne veux jamais oublier. Mes mains serrent les draps : j’ai envie de toi, ça me fait mal, tes mains sur ma nuque, tes ongles qui remontent mon dos. Je commence à onduler, à goûter ta peau de ma langue, de mes dents. Craignant de te mordre trop fort, je ne cherche pas ta bouche, et pourtant j’en crève d’envie. Je veux me garder pour l’assaut final, savourer cette attente, ce plaisir… jusqu’au bout. Tes gémissements font écho aux miens, je me perds en toi, je n’existe plus, je me fonds dans la musique, dans ton corps. Je me sens ivre de toi. La musique s’apaise, moi aussi. Je bascule sur le côté, en t’enlaçant. Le piano tendre ne laisse plus place qu’aux caresses vaporeuses. Griffes rentrées, nos mains flânent l’une sur l’autre. Ce que j’aime sentir tes mains sur moi ! Tu me rends belle… Je cherche ton regard. Je le capte tel que je souhaitais le voir : enfiévré, impatient et non apeuré par ma quasi brutalité. Je passe ma main que tu trouves si fine sur ton visage racé, partant de ton front humide de ...
... transpiration, glissant jusqu’à tes lèvres. D’un baiser tu arrêtes la course de mes doigts. Je t’attire à moi par le menton; enfin tes lèvres si joliment dessinées joignent les miennes pour un long baiser, mais je te refuse encore ma langue; je veux attiser, encore, ton désir. J’ouvre les yeux, je me sépare de ta bouche. À ton tour ton regard accroche le mien. Tu sais ce que je vais dire… je sais ce que tu ne vas pas dire… et ce que j’ajouterais. La mélodie me rend romantique, ces notes qui tombent… qui tombent comme cette pluie qui ne vient pas, ces notes qui roulent comme ces larmes que je retiens… Alors, je me tais. Le piano guidant toujours mes gestes me rappelle à l’ordre. Il est plus insistant. Je me replace au-dessus de toi. Léger est mon souffle au creux de ton cou, tu sens à peine mes seins qui effleurent légèrement les tiens… du bout des seins je découvrirais ton corps nu, ton ventre doux et chaud, l’intérieur de tes cuisses humides de ton excitation, je remonterais sur tes seins… Mes lèvres caresseront les tiennes, tu veux ma bouche… Les accords du piano se font plus forts… Tu crois que c’est bon, que, moi aussi, je suis trop excitée, que je vais plonger en toi ?… Non. Tu es au supplice. Le piano est diffus, il joue avec toi, avec ton plaisir, le sens-tu? Un moment de flottement, la musique t’a perdue, tu ne sais plus, tu ne la devines plus, elle est fuyante, mystérieuse, imprévisible… Et c’est là qu’elle reprend à un rythme terrible, passionné, c’est à ce moment ...