1. Petits secrets de village - Carole et Fanny


    Datte: 01/03/2020, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... secret partagé, gêne et complicité, trouble, mêlés. Fanny aussi avait revécu la scène maintes fois, honteuse qu’un secret de son couple ait été ainsi révélé, honteuse aussi de la « presque fierté » stupide ressentie sur l’instant, instant où elle était nue, totalement vulnérable et exposée aux yeux de Caroline, honteuse de ce qu’elle avait ressenti à ce moment-là, de la réaction de son corps à chaque fois qu’elle y repensait. Sans que Caroline ne puisse le savoir, beaucoup de choses avaient changé dans la vie de Fanny à cause d’elle. Depuis toujours, ses amies se moquaient d’elle, elle s’en rendait bien compte. Brigitte, plus gentiment que les autres, s’amusait elle aussi de ce qu’elle appelait sa « pruderie ». Après une discussion entre elles quatre, où Julia et Caro forçaient leurs propos dans le seul but de la choquer et de provoquer la rougeur qui envahissait ses joues et faisait trembler ses lèvres, où elles, ne disaient pas « prude » mais « coincée », elle l’avait gentiment prise par le cou pour une bise sur sa joue et lui avait dit « des fois on se demande comment t’as pu avoir deux gosses ! ». Et puis elle avait surpris son mari un soir de fête, Caroline à genoux devant lui, son sexe dans sa bouche. Elle s’était cachée, incapable de fuir ou de se montrer, incapable de les quitter des yeux … le ventre tordu d’une excitation violente comme elle n’en avait jamais ressentie. La colère ? Elle n’était venue que bien après. Sur le moment elle n’avait ressenti qu’une ...
    ... immense curiosité assortie de honte, une violente excitation ensuite ; une autre honte, différente, quand elle avait dû s’enfermer dans les toilettes pour essuyer entre ses jambes cette humidité qui ne lui venait que si rarement, et jamais aussi abondante. Cela, elle ne l’avait pas dit à Julia quand elle lui avait raconté son infortune. Elle n’en avait rien dit non plus au prêtre qui la confessait toutes les semaines. Jamais auparavant avec son mari ils n’avaient parlé de sexe. Parce que ça ne se fait pas. Parce que le sexe n’existe que pour procréer, n’est-ce pas ? Qu’il faut le mariage et la nuit, la chemise de nuit retroussée pour l’occasion et les soupirs discrets. Mais avec la colère, il avait fallu les mots ; parler avec son mari de ce qu’elle avait vu. A sa question « Pourquoi ? », il aurait pu se contenter de dire « … j’avais bu … », mais il a aussi dit « … je voulais savoir ce que ça faisait … ». … la réponse de son mari, son sourire gêné et la lumière dans ses yeux … le souvenir de sa propre réaction … Rien n’aurait été pareil s’il avait simplement dit « … j’avais bu … ». Mais ce n’est pas ce qu’il a dit. ‘A cause de Caroline ce soir-là …’ ? Fanny le formulerait peut-être comme ça … ou elle dirait, si elle devait expliquer, « parce que j’ai vu Caroline … », et si elle osait, si elle osait elle avouerait, ‘Grâce à Caroline’ … » Ce qu’avait dit Julia, « T’as qu’à en faire autant, il ira pas voir ailleurs ! », l’avait choqué. Et puis un soir … C’est assez ? Non, pas tout à ...
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