Le choix de Camille - Histoires de Sexe

Le choix de Camille

... C’est gentil ce que vous faites pour nous, dit-elle.— Ce n’est pas le bout du monde non plus.— Pour nous c’est beaucoup.— Vous savez, moi aussi j’ai traversé des moments pas marrants. Sonia revint à la table l’air dépité et rendit le portable. — Il n’y a personne. Les yeux de Camille s’emplirent de larmes mais elle les retint. Le silence se fit jusqu’à ce qu’Anne-Sophie donne le signal du départ. L’ambiance fut plus lourde dans la voiture. À hauteur de Roissy, Sonia demanda si elle pouvait à nouveau utiliser le portable. Elle tomba sur une boite vocale mais ne laissa pas de message. Elle se retourna vers Camille et lui adressa un sourire désolé. — Ça ne se passe pas comme vous voulez on dirait.— Non, pas vraiment, je ne sais pas trop quoi faire. Si j’étais toute seule je… mais là… L’idée de les inviter chez elle germa alors dans l’esprit d’Anne-Sophie. Elle chercha Camille dans son rétroviseur. Elle croisa son regard mais celle-ci baissa les yeux. Elle fut convaincue qu’elle devait proposer son aide : — Vous voulez venir chez moi ? Comme toujours, ce fut Sonia qui répondit : — Non, c’est super sympa mais on ne peut pas accepter ça !— Et vous allez aller où ? Il va être huit heures, votre plan ne marche pas, il fait nuit, il pleut, il fait froid et je ne pense pas que vous ayez beaucoup d’argent… je crois vraiment que c’est la meilleure solution.— Oui c’est sûr ; mais… ça ne va pas vous déranger ?— Non, je n’ai pas beaucoup de place mais on peut s’arranger. J’ai un canapé ...

... convertible de très bonne qualité… si j’en crois ceux qui ont déjà dormi dedans.— Mais il y a… je ne sais pas moi… votre mari non ?— Personne ne m’attend et si vous voulez le savoir, je vis seule. Recevoir du monde me fait toujours plaisir.— Alors d’accord. L’enthousiasme de Sonia n’était pas feint. Elle se retourna vers Camille qui souriait enfin. — On a de la chance d’être tombées sur vous, dit-elle. VENDREDI SOIR L’appartement d’Anne-Sophie était situé dans un immeuble moderne situé à deux pas du parc André Citroën. Il comprenait peu de pièces mais chacune de taille respectable : la plus grande faisait salon et salle à manger, dans lesquels donnait directement une cuisine américaine. Une large porte donnait sur une chambre. Il était décoré avec beaucoup de goût. Elle expliqua à ses invitées qu’elle vivait là depuis trois ans, autrement dit, depuis son divorce. Sonia et Camille semblaient gênées d’être là, pour les mettre à l’aise Anne-Sophie leur dit sur un ton enjoué : — Je ne sais pas pour vous mais moi j’ai très faim ! Les filles convinrent qu’elle avait raison et toutes les trois se mirent d’accord sur des pâtes ; des spaghettis à la carbonara. Avant de se mettre à cuisiner, Anne-Sophie se rendit dans sa chambre pour quitter son élégant tailleur de femme d’affaires puis, dans un ample peignoir blanc, elle passa à la salle de bains pour prendre une douche. Elle reparut vêtue d’une tenue de sport grise, noire et rouge très tendance. Il ne restait de son look précédent que le ...