To be or not to be (7)
Datte: 24/09/2017,
Catégories:
Transexuels
... va sans dire — J’espère qu’on se reverra, me dit Eliane. J’ai très envie de vérifier les dires de ma Gigi. Elle embrassa à pleine bouche sa copine, me fit une bise appuyée et quitta l’appartement. — Sacré numéro que ma Lili, dit Ghislaine. — On dirait, oui. Ghislaine, je peux vous poser une question ? — Bien sûr ! — C’est gênant, dis-je. Et j’espère que je me fais de fausses idées. — Tu peux tout dire, t’inquiète. — Je ne veux pas mettre la pagaille entre vous, mais j’ai l’impression que François est amoureux de moi. — Ah, tu as remarqué aussi ? François s’est découvert une attirance folle pour les jeunes hommes, des garçons dans la trentaine, plutôt fins, élancés. Un peu comme toi, en termes de morphologie. Et en effet, tu lui as tapé dans l’œil. Oh, ce n’est pas de ta faute. Je sais pertinemment que le jour où il rencontrera la perle rare il me quittera pour aller avec lui. Je sentis comme une pointe de déception dans sa voix. — Par contre, continua-t-elle, il ne recherche pas particulièrement les travestis. Les hommes féminisés ne l’attirent pas. Mais toi, c’est une exception. Bien sûr, il te préfèrerait en garçon. Mais tu lui plais beaucoup. Il aime faire l’amour avec toi. — Je comprends mieux pourquoi il me demande de me déshabiller complètement et de me démaquiller chaque fois qu’on couche ensemble. Et cous, il ne vous touche plus ? demandé-je. — Si, mais juste pour me faire plaisir. — Je vois. Mais moi, je ne suis pas attiré par les hommes. D’accord, j’aime aussi ...
... faire l’amour avec lui. C’est très agréable. Mais je préfère de loin les femmes. — Je le sais bien. Et François aussi. Il est pleinement conscient que toi et lui, c’est impossible. C’est pour ça qu’il se contente de te faire l’amour chaque fois qu’il le peut. Et même s’il ne te le dit pas, je sais qu’il est très heureux de passer ces moments entre vous deux. — Je suis désolée, dis-je. Mais je ne pourrai pas lui donner plus. — Ne le soit pas ma chérie. Ne le soit pas. Ce que tu fais, c’est déjà beaucoup. Ghislaine me serra dans ses bras, pour me réconforter mais aussi pour cacher sa peine devant une séparation qui devenait inéluctable. Comme elle me l’avait promis, Eliane revint quelques jours plus tard mais il ne se passa rien. Et pour cause, elle était accompagnée de son mari, Hervé, et de sa fille Alexia. La famille s’était invitée à l’improviste. Je faisais la fermeture de la boutique et Ghislaine me proposa de rester diner. Et quand Ghislaine « proposait », il fallait comprendre « ordonnait ». Visiblement, Ghislaine avait déteint sur sa copine, elle aussi adepte des talons hautes et des serre-tailles dont les jarretelles se dessinaient sur la jupe moulante. Par contre, sa fille ne semblait pas avoir pris le virus car elle était en jean basket, sans être un garçon manqué pour autant. Alexia était une jeune femme, vingt-cinq ans environ, des cheveux longs châtain clair, des yeux bleus aux cils lourdement chargé de mascara. Plutôt fine comme moi, elle arborait une poitrine ...