1. To be or not to be (7)


    Datte: 24/09/2017, Catégories: Transexuels

    ... généreuse héritée de sa mère. J’aidai à préparer le diner et au service. Eliane me chambra gentiment sur mes qualités de soubrette. Café, pousse-café. — Dites les jeunes, dit Eliane, vous ne voulez pas aller faire un tour dehors ? — A cette heure ? s’insurgea Alexia. — Ben oui ! Je suis sure que les bords de Seine sont très jolis. — Bon d’accord, capitula Alexia. Je la suivis à l’extérieur, trottinant sur mes talons hauts derrière elle. Je savais pertinemment pourquoi on avait été mis à la porte. Et Alexia aussi. Et si moi, je m’en foutais un peu, Alexia, elle, était en colère. — J’aurai mieux fait de rester à la maison, maugréa-t-elle. — Je suis désolée, dis-je, compatissante. — Oh, tu n’y es pour rien. Ce n’est pas de ta faute si j’ai des parents qui ne pensent qu’au cul. Et toi, ça ne te dérange pas ? — Pourquoi ça me dérangerait ? Chacun est libre de faire ce qu’il veut. Mais en disant cela, je me demandai si moi-même je faisais ce que je voulais. Et surtout, si j’avais fait ce que j’avais voulu. Je n’eus pas le temps de répondre à ma question car Alexia m’interrogea sur ma relation avec Ghislaine, qui j’étais, d’où je venais… — Tu es vraiment un garçon ? me demanda-t-elle. — Oui. Tu veux vérifier ? — Non, non, je te crois sur parole. Et tu as été acteur–trice ? — Oui, aussi. Je décrivis mon parcours cinématographique, ma gloire, ma déchéance. Et mon arrivée chez Ghislaine. — Et tu couches avec elle aussi ? J’hésitai un instant avant de répondre. — Oui, dis-je Et tant ...
    ... pis pour l’image qu’elle aurait de moi. — Et toi ? Tu fais quoi comme job ? Tu as quelqu’un dans ta vie ? — Je suis assistante de direction. Et non je n’ai personne dans ma vie. Enfin plus maintenant. — Oh ... — Ne t’inquiète pas. Sous ses airs de gendre idéal, c’était un gros con. Et toi ? Célibataire aussi ? — Oh oui. Qui voudrait vivre avec une personne comme moi ? Ni homme ni femme. iscivvyj — Redevient homme alors. — Pas possible. Je me sens trop bien habillée en fille. Et puis, je n’aimais pas le garçon que j’étais. Trop complexé. — Et qu’est ce ça change d’être en fille ? demanda Alexia peu convaincue par mes arguments. — Tout ! Habillée en fille, je cache le garçon que j’étais, ses complexes, sa timidité maladive. Chloé n’a pas tous ces défauts. — Mouais … Tu es un peu tordue quand même. — Possible. N’empêche, je me suis jamais aussi bien sentie que depuis que je mets des jupes. — Tu aimes ça ? — Oui. Ça et les talons hauts, les bas, le maquillage. — Pourtant tu ne n’as pas de poitrine. — Non, je n’en ressens pas le besoin ni la nécessité. Je ne fais que m’habiller en femme. Mais je ne me sens pas femme au fond de moi, comme c’est le cas pour les transsexuels par exemple. Je n’aspire pas à changer de sexe. Je mets des jupes, comme toi un jean. C’est tout. Alexia se fit silencieuse, toute à ses réflexions. Son téléphone sonna. — On arrive, dit Alexia bougonne. Je me retrouvai de plus en plus souvent seule à la boutique et ce qui était un CDD au départ devint un CDI. ...