1. Réconfort & vieilles dentelles VI. Les escarpins rouges (2)


    Datte: 21/03/2020, Catégories: Hétéro

    ... pas d’un donjuanisme tardif qui m’avait pris comme un démon de midi, un besoin irrépressible, incontrôlable et sans limite, de séduire, de tomber les femmes quinquagénaires et plus ? N’était-ce pas une sorte de vice qui me prenait, un besoin obsessionnel (plus fort que le désir) de vouloir mettre dans mon lit toutes les petites femmes coquettes, proprettes et un tantinet séduisantes de cette classe d’âge ? Quand j’essayais de garder la tête froide et de raisonner, je me demandais : "Qu’est-ce qui m’excite finalement chez elle ? Est-ce son statut social, son image de petite femme sage et rangée, cette femme sans doute déjà grand-mère qui avait probablement maintenant une libido un peu en sommeil ? Ou bien est-ce parce cette femme paraît inaccessible ?" Je me disais que j’avais sans doute trop lu Maupassant, mon auteur favori, et que subrepticement, les modèles tel que Bel Ami remontaient des profondeurs de mon esprit, là où je les avais enfouis des années durant, et revenaient à ma conscience ; mais l’idée, objectivement, me paraissait ridicule. Je n’en étais quand même pas arrivé au même point que ces séducteurs invétérés trop sûrs d’eux qui se mettent au défi de conquérir n’importe quelle femme du moment qu’ils l’ont décidé. Je n’avais aucune volonté réelle de la séduire, ça n’était pas le moins du monde un but que je m’étais fixé, et pour tout dire je ne me faisais aucune illusion sur l’issue de cette relation - toute commerciale - avec cette petite femme. Je ne faisais ...
    ... que me laisser bercer par l’obsession d’elle, obsession à laquelle il m’était absolument impossible de résister (avais-je envie d’y résister d’ailleurs ?) et je ne savais pas où elle allait me conduire. Je n’avais pas l’intention de prendre des risques - comme celui de me couvrir de ridicule par exemple, ou de passer pour un macaque, surtout vu mon statut professionnel que cette dame finirait tôt ou tard par connaître - ou de me faire jeter, voire de déclencher un scandale. Je n’en étais tout bêtement qu’au même point qu’un collégien amoureux (celui que j’avais été ?) qui se sent addict d’une personne de l’autre sexe, et nourrit son addiction avec tout ce qui peut la nourrir : sa voix, son parfum, la vue de ses yeux, ses paroles... autant de choses dérisoires mais qui lui évitent la crise de manque. Par ailleurs, cette obsession sélective (monogyne pour être précis, au risque de faire un néologisme) m’inquiétait également et perturbait ma tranquillité affective et sexuelle qui m’avait permis jusque-là de vivre sereinement. Au pire, me disais-je, si le mal s’aggrave, j’essaierais de me distraire en tentant de m’échapper avec une amie auprès de qui je me sentais bien, tant affectivement que sexuellement, car la distraction purement sexuelle me semblait d’avance vouée à l’échec. Car je m’étais vite rendu compte que si je pensais à Marcia, à ma voisine d’en-face, à ma petite copine sexagénaire que j’avais initiée aux jeux s.m. (et dont j’avais fermement l’intention de poursuivre ...
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