1. Réconfort & vieilles dentelles VI. Les escarpins rouges (2)


    Datte: 21/03/2020, Catégories: Hétéro

    ... l’initiation et le perfectionnement), mon esprit déviait immanquablement sur cette petite dame, et c’est elle qu’il mettait en scène dans ma tête, dans mes situations salaces préférées, mes jeux sexuels favoris, mes étreintes torrides de prédilection. C’est donc avec le cœur battant, je l’avoue (j’en avais presquehonte) que je décrochai mon téléphone pour appeler l’entreprise. On répondit immédiatement. Evidemment c’était elle. Sa voix. Harmonieuse, belle, parfaite, tellement parfaite. "Concentre-toi, imbécile, concentre-toi sur ce que tu dois dire, et reste le plus naturel possible. Et évite de rire bêtement. Joue plutôt le playboy détaché, l’homme zen qui n’a plus rien à prouver." J’allai droit au but, restant cependant extrêmement poli et prévenant, commençant par "Vous allez bien ?", une sollicitude bien placée et extrêmement respectueuse, presque déférente (c’est pourtant moi le client... mais cette femme ne court pas après, elle a réussi, elle n’a pas à se vendre et à courir derrière le chaland... ce qui serait indigne d’elle, de sa classe... Mais reprends-toi, bon sang !) Cette manière de poser cette question par pur savoir-vivre, j’avoue quand même en avoir usé et abusé maintes et maintes fois, mais sincèrement pas toujours pour être poli, mais pour donner une bonne image de moi et aussi - et surtout - pour obliger mon interlocuteur (presque toujours une interlocutrice d’ailleurs) à faire de même et parfois tout particulièrement quand je sais que j’ai affaire à un ou ...
    ... une rustre mal dégrossi(e) ! Mais là, le but n’était pas le même : je voulais - démarche puérile et vouée à l’échec - tenter de faire passer un tout petit message : "je m’intéresse à vous, je me soucie sincèrement de vous". Je referme cette parenthèse : j’abordai avec tact et douceur la question de mon devis toujours pas reçu, ne voulant ni la brusquer, ni la blesser. Elle se confondit en excuses. Oui en effet, elle ne me l’avait pas envoyé. Elle l’avait cependant donné à réaliser, mais elle n’avait pas surveillé la suite. Elle me fit patienter car elle allait s’enquérir auprès de ses employés de son état d’avancement. Elle me reprit au téléphone moins d’une demi-minute plus tard. Elle s’excusa encore, mais cette fois à la place de ceux qui n’avaient pas fait ce qu’elle avait demandé. Elle promit, elle allait le faire exécuter dans les deux jours, au grand maximum. Et, comme une manière de se faire pardonner et de rattraper ce petit manquement, elle proposait de venir me l’apporter en mains propres. Mon Dieu. Le remède était pire que le mal. Je fus pris de palpitations, d’une crise de rougissement. Heureusement qu’elle n’était pas en face de moi. " - Quand pourrais-je passer vous le déposer ?" me demanda-t-elle avec sa voix et ses manières exquises. Je fis un effort pour ne pas bégayer, pour m’exprimer clairement et sans trembler : " - Eh bien, euh... Je serai chez moi vendredi après-midi... si vous voulez... passer. — Pas de problème. Je viendrai vers quatorze heures, comme ...
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