1. Clitorice était vierge


    Datte: 22/03/2020, Catégories: Première fois

    Mes copains se moquaient de moi à cause de ma nouvelle copine. Tous raillaient ce prénom breton et disaient des blagues douteuses sur ses aptitudes sexuelles et sa libido qu’ils imaginaient, ces cons-là, débridée. Moi je pensais, mieux vaut se nommer Clitorice, Clarisse, Euridice ou Bérénice, plutôt que certains ici comme Assédic, Chloridric, Emerick ou même Loïc. La Bretagne, c’est pas facile avec la langue, non. Ne dit-on pas de cet argot que c’est rien qu’un idiome ? C’est quoi, un idiome ? Parler avec les mains comme un idiot ? On ne choisit pas son nom et son prénom non plus. Prénom donné par le père en mairie lendemain de nuit blanche après mise-bas à deux en maternité. Père un peu chahuté intellectuellement par l’événement. Normal qu’il ait vacillé un tantinet pour dire le prénom du nouveau-né à l’officier d’état civil, avec orthographe adéquate. Je m’en foutais. Clitorice était une fille extra. Et y avait que ça qui comptait pour moi. Que son prénom nommât également, synonyme à la con, un appendice sexuel minuscule de fille, je ne m’en formalisais point. Clitorice et moi on faisait plein de trucs ensemble. On patinait le dimanche sur les boulevards, on dansait le be-bop au Bataclan, on écoutait du saxo à la Huchette. On aimait traîner au quartier latin main dans la main et finir dans un cinéma voir un film imbitable italien ou tchèque avant d’aller bouffer grec rue Moufftard. Bien sûr, elle finissait chaque fois dans mon lit ou moi dans le sien. On habitait presqu’à ...
    ... côté l’un de l’autre dans des hauts sordides greffiers d’immeubles hausmaniens, près de l’église Saint-Germain-des-Prés. Et on dormait serrés comme frère et sœur, tendrement enlacés dans nos pieux élimés de bohème genre Aznavour. Son corps de fille n’avait plus aucun secret pour moi. Et c’était réciproque. Elle malaxait mon bitos avec conviction tout en critiquant avec acuité intellectuelle le film de Bresson que nous venions de visionner. J’ai dit Bresson, pas Besson. Au Hasard Balthazar. Une histoire d’âne ... avec une queue impressionnante, l’âne... Enfin la fille du film, avec sa robe de cotonnade légère à petits carreaux avait si tant impressionné Godard qu’il l’avait épousée. Moi je pourléchais chaque fois son entrecuisse touffue et m’interrogeais toujours sur ce fameux appendice et mon inaptitude à trouver où il se cachait au cœur de la mer des mondes genre Sargasse. Ma langue active se perdait dans les villosités humides de son intimité. Elle descendait sur la fine crête de périnée entre con et cul. Elle glissait au creux de son anus et des peaux striées, s’enivrant des odeurs fortes du lieu. Elle remontait aventureuse aventurière vers sa craque profonde et complexe comme labyrinthe de mille et une voies à explorer. Je cherchais, explorateur déterminé, le fameux bouton qui justifiait son petit nom mais restais incapable à le trouver. N’avait-elle pas, elle qui se nommait ainsi, cet organe que tous disaient origine du monde raison d’être de la vie ? Le creux d’elle que ...
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