Les cordes sensibles de Fabienne
Datte: 30/03/2020,
Catégories:
f,
couleurs,
Collègues / Travail
collection,
volupté,
Voyeur / Exhib / Nudisme
init,
... musique. La harpe et le corps de la harpiste ne semblaient faire plus qu’un seul et unique bloc. Seuls, quelques légers mouvement oscillatoires, d’avant en arrière, et le mouvement aérien des mains, animaient la scène. La respiration elle-même semblait s’être calquée sur la musique, sur son tempo. Les vibrations des cordes, leurs résonances semblaient irradier et faire tressaillir tout son corps, toute sa chair, tout son être. La jeune artiste avait les yeux fermés. Mordait ses lèvres. Ses ailes du nez collées à la paroi de la harpe, s’ouvraient et se fermaient à un rythme rapide, saccadé. La robe tendue sous les fesses, laissait apparaître un travail des muscles des fessiers et des cuisses qui semblaient eux aussi se contracter à l’unisson du rythme musical. Je restais fasciné par le spectacle. Mais avec de l’intuition et une certaine habitude d’observation, ce que l’assistance prenait pour une concentration maximale en raison de la difficulté technique de l’œuvre, ne me semblaient en réalité qu’un magnifique et intense moment de jouissance de la part de la jeune artiste qui donnait tout au public, sans que ce dernier ne sache réellement ce que recouvrait le terme de "tout". Plus tard dans la soirée, j’ai eu confirmation de mon intuition, de la bouche même de Fabienne. Au sortir de son récital, j’avais réussi à l’inviter à venir partager une assiette de fruits de mer. Après un difficile et laborieux début de conversation, principalement orienté sur la technique de la harpe, ...
... elle avait commencé à reconnaître qu’à partir d’un certain niveau de virtuosité elle n’avait plus à se concentrer sur les notes ou la partition, qu’elle connaissait par cœur, ni sur la technique même de l’enchaînement des mains sur les cordes, mais que toute la difficulté consistait à transmettre des émotions. De fils en aiguille, elle avait finalement avoué, non sans réticences toutefois, que cette recherche et ce transfert d’émotions passaient au cours de l’interprétation des œuvres par la mise en vibration de son corps par celles émissent par l’instrument. Fort de ces premières confidences, je poussais la conversation dans ce sens et lui permettait enfin de s’épancher. Curieusement, au fur et à mesure qu’elle avançait dans la description de sa technique, des sensations qu’elle ressentait, des effets que tout cela avait sur elle, sur son corps, au fur et à mesure que je l’écoutais, la regardais, je voyais son visage se transformer, j’entendais sa respiration s’accélérer, ses ailes de nez frémir… Elle m’expliquait qu’elle avait commencé à jouer de la harpe vers douze ans, moment important pour une petite fille qui découvre son corps. Et la technique imposait que l’instrument soit à la fois coincé entre les cuisses en appui sur le haut du pubis, le tronc devant nécessairement coller à la caisse et le bout du sein toujours en contact avec le bois qui transmettait de fortes vibrations au mamelon. Ainsi, au fur et à mesure des exercices, puis des concerts, au fils des années, le ...