1. Les Chaleurs de Sophie


    Datte: 08/04/2020, Catégories: Première fois

    ... l'autre, jusqu'au pointu de son sein. Un sein qui pommelait le coton tendu de sa robe d'été. Col haut et chaînette d'or avec croix en pendentif. Clair, brillant doré. Et manches courtes de fille de soleil. Ses yeux ne regardaient rien et sa frimousse restait inexpressive. Elle attendait. Elle attendait un destin ignoré d'elle, un destin de grandes personnes que les petites filles ne connaissent pas, n'imaginent même pas, tant elles sont innocentes. Moi je comprenais tout et j'étais en concordance de vue de cette sainte-nitouche qui s'ouvrait première fois languissante aux jeux des grands. Jeux rêvés au détour de livres volés à la bibliothèque du château étagères poussiéreuses, volés aux adultes. Nuits de lecture au creux du lit douillet sur l'oreiller, chandelle vacillante sur la table de nuit, recroquevillée main entre les cuisses encroquemitouflée de chaude tendresse humide. Elle avait compris qu'opportunité était, ce jour, dans la chaleur de l’été. Elle ne voulait pas, elle n'avait pas décidé, non ... juste elle comprenait que le moment était venu et son ventre aussi l'avait compris qui ouvrait doucement ses intimités et relâchait des humeurs nouvelles jusqu'en haut de ses cuisses. Elle n'était pas en désir en demande comme une grande, non, elle était seulement en réceptivité. Elle était ailleurs et ce qui allait lui arriver, elle le savait mais se sentait seulement juste en consentance. Pure consentance pas vraiment voulue. En passivité, elle l'acceptait, comme destin, ...
    ... comme nécessité de passage à l'âge adulte. Ses yeux étaient éteints et moi j’observais, entomologiste attentif, sa transe. Et je me sentais en devoir. Instant initiatique, je me devais d'en faire moment inoubliable et cherchais le geste qui en ferait une sorte d'éternité. Pas facile, vous savez d'être mentor. N'est pas René Angélil qui veut. Le tableau dans le soleil d'après-midi valait ces moments saisis, peintures huiles de filles alanguies en nature luxuriante, Louvres collections XVIIIème. Sa posture était indécente mais, normal, elle ne se savait pas observée. Sa tête posée sur ses deux mains, elles-même posées sur ses genoux serrés. Assise au bord du canapé, les ballerines au sol, ses pieds encadrant la culotte. La culotte était tendue sur son embryon de toison. Cuisses hautes et jupe pendante de part et d'autre de ses jambes relevées. Figure absente aux yeux perdus dans le lointain. Pas un mot. Il ne fallait pas un mot, pas parler. Je suis venu, me suis assis auprès d'elle. Mon bras la prit aux épaules en la serrant contre moi, ses hanches collées aux miennes. Ma main est venue sur le tissu fin gonflé humide. Légèrement. Mes doigts ont parcouru, par dessus l'étoffe légère, la fine vallée de sa fente et les deux gonflés charnus qui la bordaient. A peine velus. Elle, restait impassible. Comme si la caresse ne l'émouvait pas. Comme si elle ne savait pas que c'était bon et qu'elle aurait dû s'en réjouir. Est-ce cela l'innocence ? Ou bien sorte de latence aux plaisirs du ...
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