1. On emménage sur l'île


    Datte: 14/04/2020, Catégories: grp, frousses, couplus, hotel, Transexuels pénétratio, double, fsodo, échange, humour, aventure, québec,

    ... rebord acéré, le froid polaire nous saisit aussitôt tandis qu’on avançait sur des rochers glissants. Une neige poudreuse portée par un fort vent nous fouettait le visage et limitait notre vision à quelques pas, mais on entendait bien la mer qui se brisait sur les rochers quelque part sur notre droite derrière le bateau penché vers nous, ce qui n’était pas très rassurant. Voir ce grand navire prêt à nous écraser comme de simples fourmis donnait froid dans le dos, mais de pouvoir marcher enfin droit, sans avoir à se retenir à quoi que ce soit, fut une vraie délivrance. J’avais l’impression d’avoir dessaoulé tout d’un coup. Marie me prit un bras, Sylvie l’autre et on suivit, tête baissée malgré nos capuches, nos tuques et nos bonnets de laine, le cortège de passagers qui longeait la haute falaise dont il était impossible d’apercevoir le sommet. Notre navire finit par disparaître dans la tourmente loin derrière nous, mais un autre apparut dix minutes plus tard, une titanesque épave. Un super conteneur géant, nous apprit Skull, et il devait être là depuis un bon moment à voir la rouille qui le dévorait, mais aucun conteneur en vue, on avait dû les récupérer depuis belle lurette. On passa sous l’arrière du bateau qui touchait la falaise et tout prêt de ses hélices, celles-ci semblaient aussi hautes que notre maison musée à trois étages de Montréal, j’avais un peu l’impression d’être dans un Fellini. On grimpa finalement à la queue-leu-leu un escalier de béton qui nous amena à un ...
    ... large ponton de débarquement qui s’avançait vers la mer pour se perdre dans les bourrasques de neige. Cette fois, j’avais le sentiment de me retrouver en plein Parc jurassique, puis on gravit un autre escalier en palier qui nous conduisit au sommet de la paroi rocheuse. Une fois là-haut, malmenés par les vents plus violents, on suivit un sentier balisé par une grosse corde de nylon jaune à laquelle on devait se retenir fermement. Parfois de gros rochers noirs apparaissaient, ressemblants à d’immenses menhirs pointés vers le ciel ou à de mystérieux gardiens de cette île perdue au milieu de nulle part. Au bout d’un moment, on aperçut un panneau de métal violemment secoué par la tempête, sur lequel était écrit : — Hôtel du vieux phare, traduisit quelqu’un derrière nous. Celui-ci apparut finalement, c’était un amoncellement hétéroclite de bâtiments collés les uns aux autres sur plusieurs étages à flanc de colline, construits en pierre brute et grosses poutres avec toit en pente couvert de neige. Cela ressemblait plus à un refuge pour alpiniste qu’à un hôtel de luxe. De la fumée s’échappait de quelques cheminées, pour être aussitôt balayée par le vent. Heureusement que notre navire était tout près, car je n’étais pas certain que tout le monde aurait pu résister à une heure de marche par cette tempête. On dut quand même faire le pied de grue dehors un petit moment, le temps qu’ils accueillent les premiers arrivants et les dirigent vers leur chambre sans doute. On se réchauffa comme ...
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