Deutsche Gefahr - Histoires de Sexe

Deutsche Gefahr

... que, dans l’intérêt de tous, je me suis rendu à ses arguments. Je le remercie pour ses conseils et ses observations. Il est dans notre intérêt de conserver la même entente. Je suis ravi d’avoir eu l’occasion de tous vous rencontrer, et j’ai déjà hâte de vous retrouver à notre prochain sommet dans un an très exactement, à Rome. Lors des traditionnelles prises de photos qui s’ensuivirent, il échangea une poignée de mains avec Werber, les deux hommes souriant à grandes dents. C’est toutefois lors de la traditionnelle mêlée de presse qui suivit qu’il prit conscience de l’effet que ça aurait sur la politique au pays. Il apparaissait déjà comme l’homme qui avait fait plier l’ours allemand, ce qui avait été impossible jusqu’à maintenant. Les medias se perdaient en conjonctures sur les tenants et aboutissants de ce sommet écourté de deux jours et aux conclusions plus que surprenantes, mais il avait maintenu le cap, et avait attribué une bonne partie du mérite à son homologue allemand et à ses capacités de conciliation. Dans l’automobile qui les ramenait à l’aéroport, Audrey se tourna vers lui et finit par lui parler, n’ayant pas osé le perturber avant. — J’imagine que je ne saurai jamais ce qui s’est dit dans cette pièce.— Vous imaginez bien. C’est mieux comme cela.— Fort bien. Vous venez d’écrire une page d’Histoire, Monsieur.— Nous, Audrey. Nous. Ce ne peut jamais être l’œuvre d’un seul homme.— Concernant hier soir, je…— J’ai apprécié. Toi ?— Moi aussi.— Alors ne rendons pas le ...

... tout compliqué. Peux-tu continuer à bien faire ton travail ?— Oui. Mais si jamais l’envie se…— Nous traverserons le pont rendu à la rivière.— D’accord. _______________ Plusieurs heures plus tard, confortablement assis dans sa suite de l’avion gouvernemental, il ruminait les événements des derniers jours. Sara avait couché avec un autre homme sans le lui dire, ce qui aux termes même de leur entente constituait une tromperie. Et il avait fait la même chose peu de temps après. Il s’accorda finalement sur ce qu’il avait fini par identifier comme de l’orgueil et décrocha le téléphone. Il fut content d’entendre sa voix. — Tom, je suis désolée.— Ne le sois pas. Je t’ai fait jouer le rôle de la maîtresse très longtemps ; je peux bien te pardonner ça. De plus, je t’ai déjà pardonné.— Ah oui ?— Oui. J’ai baisé une femme durant ce voyage.— Petit veinard… tu ne perds pas ton temps ! Même malgré ce sommet écourté ?— Oui, en effet.— Les medias ne parlent que de toi, ici.— En bien ?— Ne fais pas l’idiot. On dirait que tu as sauvé la Terre d’une explosion.— J’ai hâte de te voir.— Moi aussi.— Je t’appelle en arrivant. Lorsqu’il raccrocha, il put entendre son personnel festoyer dans la cabine arrière. N’était-ce pas là après tout un coup de maître qu’il venait de réussir ? Lui, le deuxième ministre des Finances de son pays naissant, il venait de faire plier les plus grands. Après quatre ans de dures tractations avec le Canada, la république naissante du Québec venait d’écrire l’Histoire. Et ...