Dédale (3)
Datte: 27/09/2017,
Catégories:
Hétéro
Chapitre indépendant des précédents. Je chute dans le vide. Les fenêtres de l’immeuble défilent devant moi. Sur le bord du toit, la silhouette de l’homme qui m’a poussé se réjouit. Tout devient noir. Me voilà maintenant allongé sur le sol d’une ruelle sombre. La froidure et la dureté du bitume m’éprouvent le dos. J’ai mal au crâne. Je ne sais plus ce qu’il vient de se passer. Je me relève doucement et commence à explorer les lieux. Je parcours des dizaines de rues sans croiser la moindre personne. En plus des ténèbres de la nuit, un épais brouillard limite la visibilité. Une forme humaine apparaît dans la brume et s’avance vers moi rapidement. Je sens une hostilité émaner d’elle. Des bribes de mémoire me reviennent. Je revois la chute, le toit de l’immeuble et lui. Je connais son visage : c’est celui que je vois dans le miroir tous les matins. Il me ressemble étrangement, comme un clone. À vrai dire, j’ai l’intime conviction que c’est exactement moi. Pas une copie, mais l’original ; un autre moi. La seule différence, c’est qu’il est bien plus fort et qu’il me veut du mal. Je cours ; il me poursuit. Une porte apparaît devant moi en plein milieu de la rue. Sans y réfléchir, je l’ouvre et la franchis. Me voilà dans une autre rue embrumée, mais il fait maintenant jour. L’autre moi et la porte ont disparu après mon passage. Je marche à la recherche de quelqu’un, n’importe qui. J’appelle, mais seul l’écho me répond. Pourtant, la ville semble habitée. Des voitures sont garées, ...
... les feux tricolores fonctionnent. Mais personne à l’horizon. Que se passe-t-il, bon sang ? Où sont-ils tous allés ? Il doit bien y avoir quelqu’un. J’ai l’impression que cela fait des heures que je marche seul. Je cours dans tous les sens, martèle les portes des immeubles et crie « À l’aide ! », mais aucune réaction. Un silence pesant règne en maître. Mon cœur s’accélère, la panique me gagne. Mais enfin un son semble se faire entendre : une sorte de rire cristallin. Un espoir me prend et je me précipite vers la provenance de ce bruit. Il est difficile à suivre, mais j’arrive à déterminer sa direction. Le brouillard laisse soudain apparaître un immense mur qui s’étend à des kilomètres à droite comme à gauche. Les rires proviennent de l’autre côté. D’autres sons se font entendre : des enfants qui jouent ou se chamaillent, des personnes qui discutent… Je parcours les briques du bout des doigts, cherchant une faille pour franchir ce nouvel obstacle ; mais pas la moindre fissure, et encore moins de porte. Je le longe sur plusieurs mètres et découvre une trace de sang sur le mur. Je n’ai pas le temps de me demander l’origine de ce sang qu’un visage apparaît sur le mur et hurle de douleur. Effrayé par cet horrible cri, je fais plusieurs pas en arrière et trébuche. Je me relève. Le mur a disparu. Le rire cristallin sonne de nouveau, il semble tout proche. Quelqu’un se tient à l’autre bout de la rue : une silhouette féminine. C’est d’elle que provient ce rire. Je me hâte vers elle. De ...