Communauté de biens (1)
Datte: 10/05/2020,
Catégories:
Hétéro
... nous sommes passés au café, on était assez euphoriques. Michel était vraiment sympa, il avait des regards charmeurs mais bon enfant, et j’étais contente de ce qui arrivait à Guillaume. Le pousse café était de trop, j’abandonnai l’idée d’une sieste coquine, et j’ai annoncé à Thibault que je l’accompagnais à pied jusqu’à l’arrêt du bus, j’avais besoin de prendre l’air pour me dégriser un peu. Je pensais que les hommes en profiteraient pour discuter calmement à la maison, mais Michel a proposé de venir avec nous, et Guillaume a dit « pourquoi pas ? ». On s’est couverts et on s’est mis en marche. Le ciel était gris, et la pluie menaçait. Thibault portait son sac polochon un peu à l’écart, il est à l’âge où on n’a pas vraiment envie d’être vu avec ses parents, je m’abritais du vent en me serrant contre le flanc gauche de Guillaume. Lui et Michel, à sa droite, continuaient à plaisanter, de plus en plus grivois, on riait. J’étais bien. On a remonté la rue, déserte. Au niveau du chantier, un ouvrier activait un brasero fumeux devant ses compagnons qui attendaient leur repas dans leur habit du dimanche, assis à distance devant le baraquement. Michel, en les voyant, a du avoir une idée, parce qu’il s’est soudain tu, a balbutié qu’on le prenne au retour, il a souhaité bonne chance au champion et on a continués sans lui. Je me serrais un peu plus contre mon homme, il s’est arrêté, il m’a enlacée et m’a embrassée tendrement. On a rejoint Thibault à l’arrêt de bus, on a attendu avec lui, ...
... Guillaume me soufflait des sucreries à l’oreille, le bus est arrivé et on lui a dit au revoir, et puis on est revenu sur nos pas. Maintenant qu’on était tout seuls, Guillaume devenait carrément fripon ; l’ivresse du vent et du rire remplaçaient celle de l’alcool qui s’évanouissait peu à peu, il me courait après et passait ses mains sous mon manteau, on riait, et puis il m’a plaquée contre le tronc d’un arbre et j’ai fondu dans ses yeux, ses lèvres ont cherché les miennes, les ont mangées, avant de m’embrasser à pleine bouche, j’étais à lui, son corps pesant me protégeait, me possédait, ses mains faisaient ce qu’elles voulaient sur moi et dispensaient leur chaleur au gré de leurs mouvements. « Viens, on rentre… », et il m’entraîna vers la rue dont nous nous étions éloignés. Il pouvait me posséder là, je m’en remettais à lui, et le bougre m’abandonnait fiévreuse, m’ayant attisée, m’obligeant à patienter jusqu’à la maison. « Je suis à toi… », ai je doucement protesté en le suivant. Il a tourné la tête, m’a dévisagée en souriant, a repris ma main et m’a aidée à passer le talus pour revenir sur le trottoir. Le brasero rabattait sa fumée sur la rue, et Michel en émergea, je l’avais complètement oublié. Il était volubile, comme nous l’avions laissé, et il s’approcha en nous annonçant que tout était réglé, et il écarta un pan du grillage pour nous laisser passer. Je ne comprenais pas, on a marqué un temps d’arrêt, Guillaume avait l’air interloqué aussi, et puis il m’a regardée, comme ...