Communauté de biens (1)
Datte: 10/05/2020,
Catégories:
Hétéro
... semblant se souvenir soudain de quelque chose « …à moi, hein ? », et il m’a tenu la main et faite passer ; j’ai marché sur ces planches qui pataugeaient dans la boue accrochée à ses yeux, ne sachant où j’allais et évitant de regarder le fil de fer sur laquelle je faisais mon numéro. Michel ouvrait la voie, on a dépassé le type du brasero, et puis on a contourné le baraquement, les hommes se sont arrêtés de manger et j’ai senti leurs regards lourds sur moi, je ne comprenais pas ce qu’on faisait là, Michel a tiré une porte, et j’ai suivi Guillaume à l’intérieur, plus que jamais accrochée à sa main. Michel est resté dehors, et la porte en se refermant derrière plonge la pièce dans la pénombre, un vasistas jette un halo de lumière grise sur le sol, et une ampoule brûle au fond. Il fait chaud, l’odeur forte du poêle à bois, au centre de la pièce, et du tabac, mélangées, une douce musique orientale crachouillée par un poste, voilà où nous débarquons. Je commence à distinguer les lits à deux nivaux, contre les murs, les regards qui en viennent brillent, trahissant des corps immobiles, silhouettes allongées, assises ; qui nous regardent, qui me regardent. Ca dure une éternité, personne ne bouge ni ne dit mot. Désespérée, voulant me cacher, j’implore Guillaume du regard, qui semble maîtriser la situation et prend mes deux poignets dans sa main, doucement mais fermement. Il m’entraîne dos à la colonne centrale, qui supporte le tuyau du poêle, il me demande à mi-voix si j’ai confiance ...
... en lui. Je souffle « oui », parce que c’est vrai, parce que surtout en ce moment, dans ce lieu où il n’y a que des hommes pauvres, qui ne doivent pas si souvent avoir une petite bourgeoise européenne dans leur préfabriqué crasseux. « Qu’est ce qu’on fait là ? » est mon denier regard de détresse. Il se met légèrement à côté de moi, et je suis ses yeux. Il relève mes poignets au niveau de mes yeux, et je ne résiste pas. J’ai perdu ses yeux, tout. En remontant les bras, mon manteau baille et s’entrouvre. Je suis avec une jupe au genou noire, un collant beige, et j’ai au pied des chaussures plates noires. J’ai un pull en V, crème. Je ne vois personne, mais tout le monde me regarde, tous ces petits yeux dans le noir. Pas un mot, pas un bruit. Sauf le poste qui crachouille et le bois qui craque dans le poêle. Je ne trouve plus l’air. Je suis morte de honte. Je ne comprends pas. Il fait chaud, j’ai chaud. Sa main libre prend ma hanche, cherche le zip, et fait sauter le bouton. Il prend la jupe plus bas et la tire le long de ma jambe. Je proteste enfin en tentant de me libérer, par réflexe, un tardif sursaut, mais il maintient fermement son emprise sur mes poignets, et je n’insiste pas. Ma jupe glisse sur mes chevilles. Quel supplice Déjà, sa main froide est sous mon pull, sur mon ventre, et attrape avec ses doigts glacés qui cherchent à tâtons la ceinture de mon collant. Il tire violemment et çà me scie la taille, et j’étouffe un cri. Il le baisse, le roulant à moitié sur la cuisse ...