Communauté de biens (1)
Datte: 10/05/2020,
Catégories:
Hétéro
... hommes. En même temps, j’ai bien l’impression, avec tout ce qui vient de se passer, que c’est ce qui m’attend. Tout cela est si irréel. Je me fais des idées. Et pourtant, tout çà a bien eu lieu. Je m’habille à l’identique – j’ai une collection de jupes noires et de pulls -, j’ai juste mis un protège slip, et j’ai troqué le beige pour le roux. Je me coiffe sans attacher mes cheveux, sans me maquiller non plus. Je les rejoins au salon où ils se sont servis une poire. Je me sens différente, la douche m’a fait du bien, j’ai l’impression d’avoir enterré ce qui est arrivé, accepté et tourné la page, même si çà agace encore sérieusement mon esprit. Les revoir tous deux me force à y repenser, et je m’assieds lentement dans le fauteuil en interrogeant Guillaume du regard pour savoir si ils ont manigancé quelque chose. Je ne m’appartiens étonnamment plus, je ne me sens pas de résister à tout ce qu’il voudra, et je crains le pire. Ils parlent affaires. Michel finit sa phrase, il dit que çà ramènera du cash flow, et il s’interrompt. Il me regarde me poser du bout des fesses sur le fauteuil. Guillaume m’a-t-il fait endurer çà pour satisfaire son associé ? Je suis trahie par mon époux, dégradée et avilie par l’homme que j’aime. En même temps, je veux tant l’aider. Il tourne la tête vers moi dans le silence qui s’installe, je n’arrive pas à déchiffrer son regard, j’ai l’impression de le voir pour la première fois, ce n’est plus mon Guillaume. Je baisse les yeux. J’attends, soumise, de ...
... savoir ce qui va m’arriver. Inéluctablement. Ca ne tarde pas. Guillaume se lève, il me tend la main, j’y pose la mienne et je me lève, il m’entraîne et je le suis vers la table. Il me lâche et je reste là debout à le regarder enlever le vase que j’ai posé au centre, avec le bouquet qu’il m’a ramené ce matin. Il le pose sur la commode et revient me prendre la main, il m’assied sur le rebord de la table, et en me tenant toujours la main, de l’autre il me prend l’épaule et m’allonge sur le dos, il doit me remonter un peu pour que je puisse basculer mes fesses sur la table et y poser me pieds. Je n’ai même plus de pudeur en relevant mes jambes. Je regarde son visage concentré, calme, tout à sa tâche, comme s’il répétait, appliqué, un exercice mille fois répété. Cet homme est mon mari, mais qui est il vraiment ? Il amène mes mains au dessus de ma tête et m’abandonne pour le tiroir de la commode, derrière moi. Je suis allongée sur le dos, les talons au bord de la table, peu confortable, avec les jambes pliées, serrées, de côté, et le bassin qui du coup ne touche que d’un côté, la colonne vertébrale vrillée et les épaules à plat, le bois froid me glace un peu, je pose mon autre fesse et redresse mes genoux, le froid se propage. Je vois par-dessus mon bras Michel qui se lève et semble s’éloigner vers l’entrée, le corps de Guillaume, de retour, le masque, je lève les yeux vers lui. Apeurée, curieuse. Il est toujours aussi sérieux et je le sens me passer au poignet un bracelet de cuir. Il ...