1. Les filles d'Artémis (3)


    Datte: 13/05/2020, Catégories: Lesbienne

    ... jeune fille. La princesse se dévêtit avec précipitation comme si le lin sur sa peau hâlée devenait brûlant avant de se recouvrir d’une tunique propre. La puanteur du charnier en contrebas s’estompa à peine. Le soleil haut dans le ciel, la chaleur rendait l’air irrespirable. – Sans doute la triste besogne de brigands, avança Lysippé perplexe, je ne comprends pas la raison pour les assassins de dissimuler les corps. Le village de ces malheureux doit se trouver plus loin sur la piste. Thémis dévisagea sa mère d’un regard franc, vide de toute peur. – Laissez-moi y aller, je vous avertirai d’un danger. Comme dans la passe du Pangée quelques jours plus tôt, la piste unique ne permettait pas de contourner les obstacles, la troupe devait continuer. – Sois prudente, soupira Lysippé. Nous serons derrière toi pour te soutenir. Le sentier serpentait entre la muraille rocheuse d’un côté et une vallée encaissée de l’autre. Des corps de ferme de loin en loin jouaient le rôle de sentinelles fantomatiques dans un décor disparate d’ocres bandes de terre et de maigres verts pâturages. Seules les chèvres éprouvaient un certain plaisir à subsister dans une semblable désolation. Thémis interrompit la progression du convoi à quelques pas du coude dessiné par le chemin autour d’un piton abrupt. Son coursier dans l’attente d’un ordre se délectait de pousses sèches entre les rochers. – On a une excellente vue du village par-dessus ce gros monticule, une quarantaine d’habitations de chaque côté de la ...
    ... piste. Six brigands disputent les femmes aventurées hors de chez elles. La situation s’éclaircit dans l’esprit de Lysippé, sa colère n’en fut que plus forte. – Les gredins se sont établis, voici pourquoi les autres ont été assassinés plus loin. Ils achèveront leur besogne une fois les garde-manger vidés et leurs instincts assouvis. – Que fait-on ? demanda Hélène dont la main s’affermit sur son glaive. Plusieurs de ces brigands sont peut-être dans l’une ou l’autre des maisons à l’instant où nous parlons, la moindre erreur signifierait la mort pour des villageoises. Malgré leur jeunesse, le manque certain d’expérience, les jeunes filles réagirent sans paniquer. Première conséquence visible de l’entrainement quotidien, elles se préparèrent à intervenir dans le calme. L’impression de puissance qui auréolait leur reine, comme elles la nommaient avec affection, les poussait au dépassement de soi. Les garçons grecs étaient instruits aux arts de la guerre dès l’âge de sept ans, les filles se voyaient assignées aux corvées au même âge. Elles n’avaient pourtant aucune qualité à leur envier au dire de Lysippé. Néanmoins, l’Amazone comprenait le danger d’affronter l’ennemi avec une troupe, certes audacieuse, mais composée pour l’essentiel d’adolescentes encore fragiles. – Nous devons surprendre ces écorcheurs sans leur laisser le temps d’organiser une riposte ni une action punitive contre les villageoises. Sur un signe de Thémis, trois jeunes femmes de l’âge de son aînée la rejoignirent. ...
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