Les filles d'Artémis (3)
Datte: 13/05/2020,
Catégories:
Lesbienne
... La dureté des regards dans les visages fermés exprimait la détermination. – Nous pouvons prendre place sur les rochers au-dessus du village pour tirer à coup sûr, les hommes seront à portée de nos flèches. De plus, aucune armure ne les protège. Lysippé sourit, un plan venait de germer dans son esprit. – Bien ! Danaé, accompagne-les puis reviens, nous coordonnerons ainsi nos actions. Attaquez seulement quand j’empoignerai mon glaive. Tirez pour tuer, ces sauvages ne méritent aucune pitié. – Où vas-tu ainsi, ma jolie ? s’esclaffa un brigand à la vue d’Hélène nue jusqu’à la taille à l’entrée du village. Trois autres assis par terre se désintéressèrent de la partie d’osselets, ancêtre du jeu de dés. Ils rejoignirent leur compagnon intrigué par l’étrange apparition. Aussi dévêtue, Lysippé se porta à la hauteur de son aînée. Le fait d’avoir déjà abusé des villageoises les retint de se précipiter devant l’aubaine. L’attitude insolite des Amazones servait à contenir les hommes dans l’expectative, le principe de la séduction obéissait d’abord au rituel de l’observation. Danaé se montra à son tour, commençant un lent déshabillage. – Par tous les dieux ! rugit un bandit devant la surprenante beauté de la princesse. Le hurlement animal attira d’autres hommes hors des habitations. Lysippé s’ingénia à anticiper la moindre réaction des onze brigands distraits, la vanité rendait leurs actions prévisibles. Mettant à profit la fascination exercée par Danaé, l’Amazone dégagea son glaive de ...
... sous sa tunique, aussitôt imitée par Hélène. Sur le piton rocheux en surplomb de la piste, Thémis avait pris le temps d’assigner leurs cibles à ses compagnes. Les flèches percèrent les chairs à peine protégées. Deux hurlèrent, deux autres tombèrent dans la poussière en silence, mais aucun des quatre ne put retenir un dernier souffle de vie dans sa poitrine oppressée. Leurs congénères se dévisagèrent un instant, au comble de la stupéfaction. Il aurait fallu savoir d’où venait l’agression pour organiser une riposte. Or, les archères restèrent invisibles sur leur position en hauteur. L’indécision fut fatale, une seconde volée cloua de nouveaux brigands au sol. Obligés à une réaction tardive, les survivants tentèrent de trouver une infime chance de salut dans la fuite. Les Amazones aux ordres de Thémis les privèrent de cette chance, nul ne devait sortir indemne de l’affrontement. Hélène, son glaive remisé au fourreau, appela les jeunes filles restées à l’abri en arrière sur le chemin. Lysippé refusa de s’accorder le moindre répit avant d’avoir visité chaque maison à la recherche d’éventuels gredins embusqués. Ce faisant, elle rassembla les villageoises qui s’agglutinèrent au centre du village. Les regards fiévreux, hagards, laissaient apparaître la surprise mêlée au soulagement devant les corps sans vie desquels Thémis s’appliquait à retirer les flèches. – Je me nomme Lysippé ! rassura l’Amazone d’une voix distincte. Vous ne craignez plus rien, Aphrodite elle-même m’a menée à vous. ...