Fontaine, je ne boirai pas de ton eau !
Datte: 31/05/2020,
Catégories:
fh,
hh,
boitenuit,
amour,
Transexuels
69,
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confession,
... était-elle déjà là lorsque nous sommes arrivés. — On peut vous aider ? dis-je. J’insiste sur le « on » qui indique que je ne suis pas seul. Enfin je veux dire un homme seul. Un homme comme celui qui vient manifestement de la pousser hors de la voiture. C’est évident que ce lourdaud n’a pas dû apprécier que la femme lui résiste. Il y a des hommes comme cela, et j’ai honte de faire partie de ce « genre-là ». Comme elle ne dit rien, j’essaie de compatir. — Quel salaud ! Alors je suis tout étonné de l’entendre répondre : — Ce n’est pas de sa faute. Vraiment, certaines personnes pardonnent tout. Je lui propose de la ramener. La boîte est à dix kilomètres de la ville. Elle accepte. Je l’abandonne à l’adresse indiquée. Peu après je dépose Lucie, non sans avoir fait échange de nos 06. Mais elle et moi savons que ce n’était que le coup d’un soir. Mais je garde en mémoire la vision de cette femme lâchement abandonnée sur un parking par un rustre qui n’avait pas apprécié une résistance à ses assauts. Et cette femme, blessée par tant de lâcheté, n’avait même pas eu un geste de colère et de rancune. J’en ai la vision d’une silhouette fragile, gracile, cristallisant dans mon esprit toute la féminité et la délicatesse de la femme. Mes pensées m’amènent, presque sans que je le remarque, au pied de l’immeuble où je l’avais conduite. Il est tard, la nuit est tombée, mais je la reconnais aussitôt qui rentre chez elle. Que dois-je faire ? Me présenter ? Mais il fait nuit et je vais lui faire ...
... peur. Je renonce. Un café est juste en face et je décide de m’y arrêter avant de reprendre le chemin du retour. Mais quelques minutes plus tard, je la vois qui ressort. J’abandonne un billet représentant dix fois le prix de ma consommation pour la suivre. Il n’y a que dans les films que l’acteur extrait de ses poches la somme exacte. Elle entre dans une galerie marchande. C’est le moment. L’éclairage est puissant, les clients nombreux. Ainsi, si en l’accostant je l’effraie, au moins elle ne se sentira pas en danger. — Mademoiselle ! Excusez-moi. Elle me regarde de ses beaux yeux en amande. Je suis en costard et n’ai rien d’un loubard. Cela doit la rassurer. — Monsieur ?— Je m’excuse de vous déranger, mais je voulais vous demander si vous allez bien. Son regard se fait plus sombre. Je l’importune. Il faut que j’ose. — Oui. Peut-être ne me reconnaissez vous pas, mais c’est moi qui vous ai ramenée chez vous, l’autre soir. Vous savez… Elle se décontracte d’un seul coup. — Mais oui. Excusez-moi, mais il faisait nuit et les conditions…— Non, non, ne vous excusez pas. C’est normal.— Je ne sais même pas si je vous ai remerciés, vous et votre amie. D’autres n’auraient pas… Mais je suis bête ! Vous avez bien une minute ; venez, je vous invite à prendre un pot.— Je ne voudrais pas…— Mais non. Tenez, allons ici. C’est un petit bar à vin très sympa. C’est comme cela que nous avons fait connaissance. Pauline est charmante, et chaque seconde me confirme cette douceur et cette délicatesse que ...